CANNE. Des planteurs de Marie-Galante exigent aussi 120€/tonne

Sucrerie-rhumerie de Grande Anse, à Marie-Galante.
Des planteurs de Marie-Galante sortent du silence et exigent à leur tour une augmentation du prix de la tonne de canne, à hauteur de 120€/tonne, sans condition de richesse. Ils sont donc au diapason de leurs confrères du KDA en Guadeloupe continentale.

Le conflit qui sévit dans le secteur de la canne en Guadeloupe dite continentale a traversé la mer et s’est invité à Marie-Galante. Les membres d’un tout nouveau collectif de planteurs se sont réunis en début de semaine. Une minorité de professionnels était présente, soit une trentaine de personnes sur les plus de 1200 producteurs sur place ; ils réclament les mêmes droits qu'en Grande-Terre et Basse-Terre et, donc, une revalorisation du prix de la tonne.

Cette première rencontre a eu lieu lundi soir (25 mars 2024), à Grand-Bourg, devant les locaux de la coopérative des planteurs de l’île SICAMA. Les acteurs du Kolèktif Plantè MariGalant (KPMG) se disent confrontés à maintes difficultés et veulent "arrêter de subir" les conditions d’exercice de leur profession.
Une décision, qui pourrait être lourde de conséquences pour la filière, a été prise : ne pas lancer la saison 2024, avant négociation.

Fondamentalement, avec raison, je pense que l’ensemble des planteurs sont ici présents est d’accord que nous soyons dans le combat, que nous aussi nous percevions les 120€/tonne, sans condition de richesse. Bien que nous ayons une richesse meilleure que celle de la Guadeloupe, nous, on ne s’attarde pas dessus. Nous, on veut aussi être au même niveau que la Guadeloupe.

Jean-Philippe LEDRECK, agriculteur, initiateur du KPMG

Certes, le Kolèktif des Agriculteurs (KDA) et les syndicats de planteurs impliqués dans le conflit du secteur de la canne en Guadeloupe « continentale » exigent 120€/tonne de canne livrée, sans condition de richesse saccharimétrique. Mais, à ce jour, ils n’ont pas obtenu gain de cause auprès de leurs interlocuteurs parmi lesquels on compte l’usine de Gardel, l’Interprofession guadeloupéenne pour la canne-à-sucre (IGUACANNE), la préfecture, la Région et le Département.
Pour autant, poussivement, la campagne sucrière a bel et bien débuté et la sucrerie du Moule a commencé à produire du sucre.

Lors de la signature de la Convention canne 2023-2028 le 1er avril 2023, à l’issue de quatre mois de négociations entre l’ensemble des acteurs de la filière canne-sucre, la rémunération de la tonne de canne revenant au planteur a été augmentée de 30%, portée au maximum à 109€ en Grande-Terre et en Basse-Terre et à 99,59€ à Marie-Galante (en fonction de la teneur en sucre de la production).

Pour rappel, sur la Grande Galette, le début de la récolte, initialement prévu le 14 mars, a été reporté au 4 avril ; la Sucrerie-rhumerie de Grande Anse (SRMG) a été contrainte par les services de l'Etat à se mettre aux normes environnementales avant le démarrage de la campagne sucrière et des travaux sont en cours dans ce but.