Le bâtiment de la sous-préfecture de Pointe-à-Pître, probablement le lieu de convergence des regards pour cette journée du lundi 29 novembre. L'unique jour prévu sur l'agenda de Sébastien Lecornu pour des discussions avec les élus et avec des représentants du "Collectif des organisations en lutte contre l'obligation vaccinale et le pass sanitaire".
Une limite toujours trop courte selon les membres du Collectif, tout comme, le nombre de personnes prévu par le ministre pour composer la délégation qu'il rencontrera.
Voir : Sébastien Lecornu souhaite incarner en Guadeloupe un Etat fort qui dialogue
La soirée a d'ailleurs été riche en échanges téléphoniques tout d'abord. Dans un communiqué publié vers minuit au nom du Collectif, Elie Domota retrace les échanges qu'il a eus avec la Préfecture. Désormais, la délégation proposée par le ministre pour la rencontre pourra être composée de 10 personnes au lieu des 6 proposées initialement.
Toujours trop peu pour le Collectif qui souhaite que toutes les organisations qui le composent soient représentées dans cette délégation.
Voir : La fin de non-recevoir du Collectif des organisations en lutte
Un Collectif qui ne souhaite pas non plus dénoncer les actes de violences qui ont valu à plus d'une centaine de personnes d'être arrêtées et condamnées par la Justice, comme le lui demande le représentant de l'Etat alors même que les points annoncés par le Collectif ce dimanche, prévoient précisément leur libération et l'arrêt de toutes les poursuites à leur encontre.
On est donc loin, d'un terrain d'entente entre les deux parties. Le Collectif compte d'ailleurs se retrouver devant la sous-préfecture pour exiger d'être reçu selon ses conditions.
Voir le Communiqué du Collectif :
L'initiative des élus guadeloupéens
Ils font partie des personnes que le ministre des Outre-mer compte rencontrer au cours de cette journée. Pour autant, les élus ne comptent plus jouer un rôle de spectacteurs dans le duel à distance qui se joue entre le représentant du gouvernement et le Collectif.
Dans la soirée, après s'être concertés, ils ont eux aussi publié un communiqué afin de faire valoir leur rôle de négociateurs au même titre que l'Etat, d'autant que certains points de la plate-forme de revendication du Collectif, relèvent directement de leur responsabilité.
Mais c'est d'abord pour eux l'occasion de faire valoir leur souci de mettre un terme à un mouvement qui défigure la Guadeloupe et devrait lui causer de lourds et durables préjudices.
Il s'agit donc pour eux d'éviter le piège du dialogue de sourd à distance. D'ores et déjà, ils se disent prêts à faire des propositions concrètes dans leurs domaines.
Enfin, pour éviter toute confusion née autour de la question de la "domiciliation du pouvoir" mise en avant par Sébastien Lecornu, les élus la renvoient à un moment, un contexte et des conditions plus favorables à un tel débat.
Une manière de ne pas en faire l'arbre érigé par le ministre des Outre-mer et qui avait tendance à cacher la forêt des points qui relèvent de l'urgence et pour lesquels ils souhaitent eux aussi des discussions immédiates.
Voir le communiqué des élus
Quoi qu'il en soit, ministre, préfet, élus et membres du Collectif, même à travers leurs positions respectives, pour l'instant inconciliables, démontrent malgré tout leur volonté de trouver ue porte de sortie pour ce conflit qui dure depuis déjà près de 15 jours.
Peut-être d'ailleurs que leur premier accord portera sur l'exiguité des salles de la sous-préfecture et la nécessité de mener de telles discussions ailleurs.
Un pas difficile pour Sébastien Lecornu qui ne veut pas entrer dans le processus de 2009, celui dans lequel le Collectif semble vouloir le mener progressivement.
Cette journée de lundi aura donc un rôle capital.
Suivez l’évolution de la crise sociale dans notre direct permanent.