Les jeux sont-ils faits pour le second tour, le 6 juillet ? Dans la seconde circonscription c'est en tout cas terminé. Sophie Charles vient d'annoncer le retrait de sa candidature, en "prenant acte" des résultats qui l'ont placé en seconde position avec près de 25 % des suffrages derrière Davy Rimane, qui en a récolté 60,2 %.
Malgré quelques très bons scores sur le Maroni, à Apatou ou à Papaichton, Sophie Charles a été devancée par Davy Rimane dans sa propre ville, à Saint Laurent du Maroni, commune dont elle est maire depuis 2018. C'était la principale surprise de ce scrutin qui a sans doute précipité la décision de la désormais ex-candidate.
"Je continuerai à relayer nos problématiques auprès du député qui sera élu samedi prochain et poursuivrai le programme pour lequel les Saint-Laurentais m'ont élu en 2020", a-t-elle notamment annoncé dans un communiqué.
Davy Rimane n'a donc plus d'adversaire pour le 6 juillet, Jean Philippe Dolor n'ayant pas atteint le seuil des 12,5 % nécessaire au maintien de sa candidature. Bien que l'enjeu soit réduit, les électeurs sont tout de même appelés aux urnes, le député sortant n'ayant pas pu se qualifier dès le premier tour, faute de participation suffisante.
Taoumi se rallie à Chong Sit
Quant à Jean-Victor Castor, il affrontera Boris Chong Sit, avec une imposante longueur d'avance puisqu'il a récolté 62,7 % des suffrages contre 16 % pour son adversaire.
Les reports de voix ne devraient pas inverser la tendance. À l’exception des 9,3 % récoltés par le candidat d'extrême droite, Olivier Taoumi, les candidats éliminés dès le premier tour sont tous issus de la gauche là où Boris Chong Sit, conseiller territorial d'opposition soutenu par Guyane Rassemblement, vient de la droite. Il était notamment suppléant du candidat UMP en 2007.
Olivier Taoumi a tout de même annoncé ce dimanche faire la campagne de Boris Chong Sit, qu'il décrit comme "un bon professionnel du droit" qui a le "sens du dialogue", la capacité de "discuter avec l'Etat", et dont il attend un "engagement total au service de la Guyane".
Pour la suite, le candidat investi par le Rassemblement national annonce vouloir lancer à l'automne un "parti de droite guyanais" qui sera affilié aux "Républicains à droite", parti sécessionniste des LR, fondé par Eric Ciotti. Ce dernier avait d'ailleurs publiquement soutenu Olivier Taoumi lors du scrutin.
Quant aux 264 voix obtenues par Jean-Yves Mirakoff, et de son parti de centre gauche, Nouvelles Forces de Guyane, elles pourraient bien se rallier à au candidat issu de Guyane Rassemblement, une formation politique proche du parti présidentiel Renaissance avec qui Jean-Yves Mirrakof assumait lui aussi une proximité. Le report restera, dans tous les cas, symbolique.
En revanche, Jean Victor Castor pourrait bénéficier d'une réserve de voix bien plus significative. Fort d'un bilan parlementaire de deux ans et du soutien du Nouveau front populaire à l'échelle nationale l'élu issu du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale incarnait déjà le "vote utile" pour l'électeur de gauche lors de ce premier tour.
Castor, vote utile à gauche
C'est à la lumière de ce contexte que l'on peut lire l'effondrement des voix en faveur d'Yvane Goua, sa principale concurrente à gauche, qui avait fini en tête au premier tour de 2022, avec le soutien de la France insoumise. Samedi, la porte-parole de Trop Violans n'a obtenu que 2157 votes, soit 10,5 % des suffrages exprimés contre 3122, soit 20,7 %, au premier tour de 2022.
Si elle ne s'exprimera pas publiquement avant mardi, le temps de consulter ses soutiens, son électorat devrait logiquement se reporter devant le seul candidat de gauche du second tour.
Si le score impressionnant de Jean Victor Castor promet une dynamique en sa faveur dans l'entre-deux tours, il peut aussi être à double tranchant. Nombre d'électeurs convaincus par l'idée de "voter utile", notamment pour faire barrage à l'extrême droite pourraient par exemple se démobiliser d'ici le second tour.
Sans doute, ce scénario motive-t-il le candidat à ne pas traîner pour lancer la dernière phase de sa campagne. La caravane électorale de Jean Victor Castor n'a en effet pas attendu la fin du week-end électoral pour repartir sur les routes. Elle était ce dimanche à Family Plaza, à Matoury.