Nouveau gouvernement : les premières réactions politiques en Guyane

Le Palais de l'Elysée. Image d'illustration.
Le Palais de l'Élysée a finalement annoncé ce 21 septembre la composition du gouvernement de Michel Barnier, Premier ministre. Ils sont 39 ministres et secrétaires d'État, dont l'un, le sénateur LR François-Noël Buffet, est chargé des Outre-mer. Davy Rimane, Jean-Victor Castor, Georges Patient... des parlementaires de Guyane ont réagi à cette nouvelle composition.

La liste était attendue depuis plusieurs jours. Ce samedi 21 septembre, à 20h00 heures de Paris, le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, a dressé la liste des 39 nouveaux ministres et secrétaires d'État du gouvernement de Michel Barnier, lui-même nommé le 5 septembre après la dissolution de l'Assemblée nationale puis la démission de Gabriel Attal.

"On ne restera pas les bras croisés", dit Davy Rimane

Les réactions sont, depuis, nombreuses dans la sphère politique. Davy Rimane, député de la seconde circonscription de la Guyane estime qu'il s'agit d'une déclaration de guerre envers les territoires d'outre-mer. Il rappelle d'abord la coupe budgétaire annoncée pour ces territoires, mais pointe aussi du doigt le choix du ministre des outre-mer, François-Noël Buffet :

Je rappelle que c'est le président de la commission des Lois du Sénat, donc ce sont eux-même qui avaient validé le texte qui a mis le feu aux poudres en Nouvelle-Calédonie Kanaky.

Mais aussi Bruno Retailleau, nommé ministre de l'Intérieur :

C'est un réactionnaire qui avait eu des propos extrêmement graves sur la colonisation par rapport à nos territoires.

Davy Rimane indique "on ne restera pas les bras croisés à subir cette politique dévastatrice" et d'ajouter : "il va falloir placer l'intérêt de la Guyane en premier plan à tous les niveaux". Un avis partagé par Jean-Victor Castor, député de la première circonscription de Guyane.

L'autonomie comme porte de sortie pour Jean-Victor Castor

"Rien n'a changé", déplore-t-il, malgré les résultats des élections législatives après la dissolution. "C'est un hold-up démocratique, un coup d'État institutionnel", selon l'élu. "Il suffit, dit-il, de regarder les actions menées depuis la nomination" de Michel Barnier. "Deux jeunes Kanaks assassinés en Nouvelle-Calédonie et, pour la première fois depuis 1959, l'arrivée des CRS8 en Martinique", détaille Jean-Victor Castor.

Pour lui, l'essentiel, "c'est de sortir de cette économie de perfusion", dit-il en abordant la question de l'autonomie pour la Guyane.

On aura forcément besoin du Gouvernement, mais toutes les formes d'émancipation s'arrachent. Malheureusement, en France, c'est comme ça [...] Donc il faut qu'on se battre. C'est la seule façon, sinon on ne va pas y arriver.

Georges Patient attentif "à ce que les problématiques de la Guyane soient rapidement abordées"

Le sénateur Georges Patient, quant à lui, n'est pas étonné. Il note "une bascule très à droite qui n’est pas une surprise après la nomination de Michel Barnier" et attend l’annonce des grandes orientations qui guideront son action - notamment la question du budget - avant de se prononcer davantage.

Par ailleurs, à l'annonce de la nomination du Premier ministre, il s'est adressé à ce dernier au sujet de la Guyane via communiqué.

La prise en compte des Outre-mer et la manière dont seront traités les grands dossiers ultra-marins seront déterminants, notamment quand il faudra arbitrer les inévitables coupes budgétaires. Plus encore, je serai très attentif à ce que les problématiques de la Guyane soient rapidement abordées et les réformes engagées comme je le demandais dans mon courrier au Président de la République au début de cette année (meilleur contrôle des frontières et des eaux territoriales, poursuite de l’augmentation des effectifs de la justice, régularisation foncière des agriculteurs sans titre, désenclavement par la route du fleuve, évolution statutaire, etc.).