Depuis le début des manifestations contre la vie chère en Martinique le 1ᵉʳ septembre, le département antillais connaît des nuits d'émeutes urbaines dans certains quartiers. Des barrages ont été installés sur les ronds-points et certains axes routiers, des véhicules ont été incendiés, des policiers ont été blessés lors d'affrontements avec des émeutiers... Plusieurs personnes ont depuis été interpellées, dont des mineurs. Face à l'embrasement de la situation, l'État a décidé d'envoyer la 8ᵉ compagnie républicaine de sécurité (CRS 8), une unité d'élite spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, sur place, a appris l'AFP samedi, confirmant une information de BFMTV. Les renforts devraient quitter l'Hexagone samedi soir.
Ce n'est pas la première fois que la CRS 8 est déployée en Outre-mer pour appuyer les forces de police et de gendarmerie locales. Cette unité spéciale de la police avait passé quelque temps à Mayotte dans le cadre de l'opération Wuambushu en 2023. Mais elle avait dû quitter précipitamment le département après les émeutes qui ont frappé la France hexagonale suite à la mort du jeune Nahel, en juin de la même année.
En Martinique, les CRS vont venir en aide aux autorités locales pour gérer les débordements qui ont émaillé en marge de la grande mobilisation contre la cherté de la vie. Déjà, la préfecture a imposé un couvre-feu dans certains quartiers de Fort-de-France, le chef-lieu, depuis le 18 septembre. Mais ça n'a pas suffi à calmer les émeutiers : la première nuit fut agité sur l'île.
Vendredi, le préfet a annoncé que les manifestations et rassemblements étaient interdits dans quatre communes martiniquaises (Fort-de-France, Le Lamentin, Ducos et Le Robert) jusqu'à lundi prochain. "Cette mesure vise à faire cesser les violences et dégradations commises en réunion, mais aussi les nombreuses entraves à la vie quotidienne et à la liberté de circuler qui pénalisent l'ensemble de la population, notamment pendant le week-end", a justifié la préfecture dans un communiqué.