La revue de presse de Mayotte : le cyclone Chido en approche, l'origine de l'épidémie de choléra et mon île propre

Un cyclone à Mayotte (illustration)
Dans la revue de presse ce jeudi, la rédaction revient sur les préparatifs face à l'arrivée ce samedi du cyclone Chido, sur l'origine de l'épidémie de choléra qui a sévi à Mayotte entre mars et octobre et enfin sur le bilan de l'opération "Mon île propre".

Mayotte se prépare à l’arrivée du cyclone Chido

Nous avons été placés hier en pré-alerte cyclonique. Chido est passé au stade de cyclone tropical intense selon le dernier bulletin de Météo France. Il vient de dépasser l’archipel d’Agaléga, et devrait passer demain soir à près de 100 km au nord de Madagascar. Le cyclone devrait ensuite passer à “proximité immédiate de Mayotte”, la gravité du phénomène dépendra de la distance. 

Nous sommes donc invités à nous préparer : nettoyer les gouttières, fixer les obstacles qui peuvent être emportés ou encore faire des stocks d’eau et de vivre. Les communes ont déjà commencé à informer les habitants sur la procédure à suivre, notamment où trouver les centres d'hébergement d’urgence. Une sensibilisation notamment destinée aux habitants du littoral et ceux qui habitent dans des cases en tôle. Tout le monde croise les doigts, on espère garder notre bonne étoile.

Ces dernières années, Mayotte a été relativement épargnée par les cyclones, profitant à chaque fois d’une trajectoire favorable. En 2019, par exemple, le cyclone Kenneth avait fait des dégâts, mais pas de victime. Quelques mois plus tard, Belna était passée plus loin que prévue. Plus de peur que de mal…On espère dire la même chose dimanche. Le point sur la situation est à retrouver dans vos journaux locaux et sur notre site Internet. La préfecture doit faire un point aujourd’hui sur la situation, notamment sur ses réseaux sociaux.

Et ça tombe bien : la préfecture a aussi annoncé avoir terminé la démolition du bidonville de Mavadzani

Le chantier aura duré neuf jours, il était présenté comme étant la plus grande opération de décasage jamais réalisé à Mayotte. 466 cases en tôles ont été démolies, les déchets ont été évacués. « Les maisons de fortunes ont laissé place à de la terre tassée. On perçoit encore les empreintes des bulldozers », décrit Flash Info ce matin.

La préfecture évoque une réussite, mais reconnaît des tensions. Six gendarmes ont été blessés, une trentaine de barrages et 15 caillassages ont été recensés. Le site était surveillé en permanence par les deux escadrons de gendarmerie arrivés en renfort pour cela.

Sur les 2.000 habitants du site, 236 familles pouvaient bénéficier d’une proposition de relogement. Moins d’un quart a accepté. Beaucoup ne veulent pas être séparés de leurs proches ou s’éloigner de la commune de Koungou où se trouvaient leurs vies jusqu’à présent. Leurs témoignages sont à lire dans Flash Info.

L’épidémie de choléra à Mayotte vient du Yemen

Des chercheurs de l’institut Pasteur, en collaboration avec le CHM, ont retracé le parcours de la maladie. Une étude vient d’être publiée à ce sujet dans The New England Journal of Medicine comme l’explique ce matin le journal Le Monde. Depuis 2016, la même souche a été détectée dans plusieurs pays : à commencer par le Yemen où la maladie a circulé entre 2016 et 2021. Elle s’est ensuite diffusée en 2022 au Liban, puis au Kenya l'année suivante, et enfin en Tanzanie, aux Comores et à Mayotte. La particularité de cette souche, c’est qu’elle est plus virulente et résistante aux antibiotiques. La meilleure solution pour lutter contre le choléra reste d’améliorer les conditions d’hygiènes et d’assainissements pour la population. À Mayotte, l’épidémie a débuté en mars pour se terminer en octobre, faisant 221 cas et sept morts.

« Ce qui frappe, c’est l’ampleur de la fraude », c’est le constat de la commission d’enquête du Sénat..

 Elle vise à faire la lumière sur le scandale des eaux en bouteille. En début d’année, plusieurs enquêtes parues dans la presse avaient révélé que les industriels du secteur avaient traité leurs eaux minérales naturelles et menées des forages illégaux dans l’Hexagone. La commission a débuté ses auditions cette semaine, à commencer par la direction du BRGM, le Bureau de recherches géologiques et minières. Ils ont évoqué l’impact que pouvaient avoir ces forages sur les ressources, notamment le risque de contamination. Le cas de Mayotte a été mentionné. D’après le président de la commission, notre île sert largement de justification urgente à la tenue « d'une réunion spéciale sur les départements d’outre-mer pour cette commission d’enquête», notamment sur l’importance de la préservation de cette ressource dans un département où la production d'eau potable est insuffisante. Un dossier à retrouver en détail ce matin dans le Journal de Mayotte.

Un premier bilan de l’opération mon île propre

Comme le racontent le JDM et Flash Info, une conférence de presse a été organisée hier par le conseil départemental et le Sidevam pour faire le bilan de cette opération de nettoyage qui s'est déroulée durant trois jours la semaine dernière. Entre 35.000 et 40.000 personnes se sont mobilisées, 25.000 tonnes de déchets ont été ramassées et 15.000 tonnes doivent encore être récupérées par le syndicat. 

D'où peut-être, les photos de pile de déchets qui fleurissent sur les réseaux sociaux mettant en cause l'efficacité de l'opération. Son objectif était surtout de sensibiliser la population, les organisateurs évoquent "une prise de conscience à l'échelle de l'île", et indiquent que cette opération est amenée à être renouvelée. Se posera alors la question du budget, la première opération ayant coûté 1,6 million d'euros.