Un petit garçon de quatre mois est accueilli aux urgences du Centre hospitalier du Nord. Il a un problème respiratoire. "Quand les enfants ne sont pas en forme et qu’on ne peut pas voir de médecin, on vient ici", explique sa maman Rebecca Poudewa.
Pas de docteur au dispensaire de Koné jusqu’au 2 juin. Manque de praticiens dans certains centres médico-sociaux (CMS) de la province Nord et fermeture d’un cabinet généraliste à Pouembout. Face à cela, le médecin chef des urgences s’inquiète de la future fréquentation de son service. "La crainte qu’on a, ce n’est pas le fait de voir beaucoup de gens, explique le docteur Jean-Paul Tirand. Si je suis de garde pendant 24h et que je vois 50 personnes, ce n’est pas un problème. Par contre, il ne faut pas qu’on noie, au milieu de toutes ces personnes qui viennent aux urgences entre autres pour de la médecine générale, des gens qui ont une pathologie grave. Il ne faut pas qu’on passe à côté. C’est ce qu’il faut expliquer aux gens."
Une personne sur deux vient pour de la médecine générale
Pour le moment, l’affluence est constante, mais bien des patients ne viennent pas pour une urgence. "Il y a 48 personnes qui sont passées dans ce service des urgences, constate le Dr Jean-Paul Tirand. Une personne sur deux est venue pour de la médecine générale."
Les patients se demandent où aller alors que les médecins libéraux sont submergés et qu’un poste de généraliste sur deux est vacant dans les dispensaires. Depuis un an, la province Nord mène une campagne de recrutement mais la population est encore inquiète de l’offre de soins.
Dans un rapport publié le mardi 2 mai 2023, la Cour des comptes donne huit recommandations pour améliorer l’offre de soins, adapter l'organisation des CMS ou faciliter le recrutement des professionnels de santé.