CHU de Martinique : les médecins déchantent…à cause de la violence ambiante

L'hôpital Pierre Zobda Quitman est le site principal du CHU de Martinique.
Insultes, injures, menaces et parfois agressions physiques, les médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Martinique ne supportent plus le climat de violence qui touche leurs professions. Conséquences, plusieurs praticiens souhaitent partir, tandis que d’autres renoncent à venir exercer dans l’île.

Selon la Commission Médicale d’Etablissement du CHUM, plusieurs services sont impactés par ces défections. C’est le cas en réanimation, en cardiologie, en anesthésie, ou encore en pédiatrie. A cette situation s’ajoute la gestion très compliquée de la crise sanitaire en cours depuis 2 ans, marquée aussi par de fortes tensions sociales.  

Le 22 octobre 2021, ces praticiens avaient déjà tiré la sonnette d’alarme lors d’un rassemblement pacifique devant l’hôpital de la Meynard à Fort-de-France, afin de dénoncer les attaques, les insultes et autres propos racistes dont ils sont la cible depuis quelques temps. 

Des agressions physiques  

Plus récemment, le 1er février 2022, "l’accès direct aux urgences pédiatriques, gynécologiques et maternité a été empêché, un médecin a été physiquement agressé, frappé à la tête et des menaces inadmissibles ont été proférées" déplorait la direction du CHUM. Ce climat de violence qui semble avoir gagné du terrain au fil des mois, en marge des manifestations et autres blocages contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale, "n’est plus supportable" pour beaucoup en interne.

Pourquoi tant de haine ?  

La presse nationale a d'ailleurs relaté l'atmosphère du CHUM au début de ce mois de février, après avoir relayé les graves exactions perpétrées aux quatre coins de l’île en novembre 2021. Naturellement, la communauté hospitalière s'interroge sur les "vraies" raisons de cette escalade, d'où le départ anticipé de plusieurs praticiens et la démotivation de candidats potentiels.

En tous cas, pour l’hôpital public déjà en grande pénurie de moyens matériels et humains, c’est un coup de grâce. Cependant, les plus résilients restent déterminés à poursuivre leur mission en Martinique, singulièrement en vertu du serment d’Hippocrate.