L'atmosphère est plus détendue aux alentours du tribunal judiciaire de Fort-de-France ce lundi. Pas de forces de l'ordre mobilisées et pas de manifestants non plus. Seuls quelques stigmates sur la chaussée rappellent que divers départs de feu avaient mis la ville dans un climat insurrectionnel hier.
C'est dans ces conditions que la procureure de la République, Clarisse Taron, a fait le point sur les enquêtes en cours suite aux exactions de la nuit dernière.
Les forces de l'ordre ont interpellé 8 individus
Les échanges entre manifestants et policiers ont duré tard dans la nuit. Les forces de l'ordre étaient déployées sur plusieurs sites.
À Fort-de-France, dans le centre-ville, un individu a été arrêté pour jets de projectiles vis-à-vis des forces de l'ordre. Un policier a été blessé au bras. Les sept autres sont des individus qui ont "bloqué violemment" l'accès au restaurant McDonald à Dillon.
Ce sont des personnes beaucoup plus jeunes que les habituels "interlocuteurs" liés à l'affaire Pinto. Nous avons le sentiment que des individus essaient d'exploiter cette affaire. Manifestement, ils étaient là pour en découdre.
Clarisse Taron Procureure de la République
Les individus sont pour l'heure en garde à vue pour participation à des attroupements violents, avec des armes. Il n'y a pas encore d'éléments sur l'avancement de l'enquête. Les interpellations se sont déroulées hier soir.
Hervé Pinto en détention provisoire et sera jugé plus tôt que prévu
"Maintenant qu'il est incarcéré, nous allons le faire passer devant le tribunal dans un délai plus court". C'est l'une des annonces de la procureure concernant les affaires Pinto.
"Il est poursuivi pour violence et acte d'intimidation sur des personnes du lotissement La Pagerie. Pour la deuxième affaire, il était porteur d'une bombe lacrymogène, ce qui est une arme de catégorie D. Et troisième chose, nous avons une plainte d'un agent d'accueil d'un média qu'il a appelé et enregistré à son insu puis diffusé ses propos sur les réseaux sociaux."
Hervé Pinto était placé sous contrôle judiciaire, auquel "il a fait preuve de manquement", précise la procureure. Ces violations des contrôles judiciaires ont motivé son interpellation. L'utilisation du GIGN pour intervenir fait partie des procédures normales en France, explique la procureure.
"Nous avons été patients parce qu’il y a eu plusieurs violations qui ont été caractérisées les unes derrière les autres."
Clarisse Taron Procureure de la République
Hervé Pinto est en détention provisoire. Son avocat n'a, pour l'heure, pas fait de demande de mise en liberté. Il pourrait être libre avant son jugement qui se fera avant le 19 juin, date à laquelle était prévu son procès avant ces manquements aux contrôles judiciaires.