Vers un bras de fer entre le  Comité Citoyen du Sud et l’Espace Sud... "pour une eau moins chère"

Le Comité Citoyen du Sud de Martinique prévoit une occupation du site de l’Espace Sud à Sainte-Luce à partir du 29 mars 2021. Le CCSM estime que les doléances des usagers de l’eau ne sont pas prises en compte, notamment le coût du m3 exigé à 3 euros maximum et une gestion unique.

En 2021, le Comité Citoyen du Sud de Martinique reste mobilisé et ne baisse pas la garde."À force de persévérance" il se satisfait d'être autorisé à assister désormais aux réunions de la commission eau de la Communauté d’Agglomération de la zone. Mais le CCSM considère que sa voix n’est "toujours pas entendue" par l'EPCI, s’agissant de la "baisse du tarif de l’eau" et de la "création d’un opérateur unique" pour sa gestion.

Le Comité Citoyen du Sud de Martinique revendique un m3 d'eau potable à 3 euros TTC.

Actuellement, le coût du mètre cube d’eau dans le sud est de 5,87€, alors que le comité réclame depuis longtemps un prix maximum de 3€ TTC le m3 par foyer.

Le CCSM espère aussi l’effacement de 6 mois de facturation sur l’année 2020, "à cause des longues périodes de pénurie et de ses conséquences subies par les usagers du sud".

Promesse non tenue ?

 

L’ex président de l’Espace sud, Eugène Larcher, aurait donné un accord de principe, mais son successeur, André Lesueur a choisi une autre option, en négociant avec le distributeur (la SME) selon l'entourage du maire de Rivière-Salée. D'après nos sources, la Société Martiniquaise des Eaux aurait proposé une ristourne de 30 euros par abonné "à condition d’abandonner les poursuites" engagées par le Comité Citoyen du Sud de Martinique.

André Lesueur, nouveau président de l'Espace Sud, hérite du dossier des revendications portées par le Comité Citoyen du Sud de la Martinique (CCSM).

Dans le cadre du Plan d’Urgence Eau 2020/2021 rendu public par la préfecture de Martinique le 27 janvier dernier, 25 420 049 d’€ sont venus s’ajouter au 213 853 521 d’€ déjà engagés entre 2018 et 2020, pour trois "contrats de progrès" signés avec le fermier Odyssi, la CAESM (la Communauté d’Agglomération Espace Sud et CAPNM (Cap Nord Martinique).

Ces fonds investis par l’État, le FEDER , l’ODE, l’OFB, et la CTM avaient vocation à financer des travaux qui "doivent être réalisés rapidement et produire leurs effets positifs sur la production et l’alimentation de l’eau potable dès le prochain carême" a insisté la préfecture.

Plusieurs actions financées

               

⁃ Mise en exploitation de forages (Case Pilote, Case Navire, Fort de France) ;

⁃ Travaux de sécurisation des réseaux par la recherche et le traitement effectif des fuites, l’optimisation de la sectorisation des réseaux, la pose de canalisations plus adaptées lorsque nécessaire, la mise en place de vannes motorisées et de dispositifs de régulation de pression, la pose de localisateurs acoustiques de fuites sur canalisations enterrées et de compteurs de sectorisation sur CACEM ;

               

⁃ La mise en place ou la modernisation de réservoirs et de surpresseurs aux emplacements stratégiques (Eden, commune d'Ajoupa-Bouillon, Lassall, commune de Sainte-Marie, Morne Wan commune de Rivière Pilote, UPEP de Didier et Saint Joseph).

(Le préfet de Martinique, Stanislas Cazelles)

 

Mais force est de constater que ce Plan de Relance Eau ne prend en compte ni la tarification jugée "excessive" par le comité, ni la mise en place d’une autorité unique de gestion, les deux chevaux de bataille du CCSM. Il envisage donc de nouvelles mobilisations devant le siège de l’Espace Sud à compter du lundi 29 mars 2021 selon nos indiscrétions.

Ce dossier de l’eau potable sera à coup sûr, l'un des enjeux majeurs de la campagne pour la future élection de la gouvernance de la Collectivité Territoriale de Martinique. Le scrutin est prévu (pour l’instant) au mois de juin prochain.