Crise de l’eau : les habitants de Petite-Terre résignés malgré la venue du ministre Philippe Vigier

Le ministre délégué aux Outre-mer, Philippe Vigier, est arrivé à Mayotte ce mercredi 1er novembre pour une visite de deux jours centrée autour de la pénurie d’eau. En Petite-Terre, les habitants ont perdu l’espoir de voir des solutions rapides être mises en place pour résoudre cette crise.

Alors que Philippe Vigier, le ministre délégué aux Outre-mer, atterrissait à Mayotte ce mercredi 1er novembre, les habitants de Petite-Terre n’avaient déjà plus accès à l’eau depuis 48h. Les communes de Dzaoudzi-Labattoir et de Pamandzi sont concernées par les tours d’eau depuis le 16 octobre.

Philippe Vigier à Mayotte : Le ministre délégué des Outre-mer a visité les captages en rivières de Soulou dans la commune de Tsingoni.

Pour Moumouni, cela signifie un quotidien régit par la nécessité de faire des stocks d’eau pour sa femme et ses deux enfants. Dans sa cour, à Dzaoudzi, des bouteilles en plastique s’entassent. « Ça, c’est pour faire le repas et cuisiner, ça, c’est pour se doucher », explique ce fonctionnaire territorial en désignant deux piles.

Pour être sûr d’avoir assez d’eau pour tenir avant la réouverture des robinets tous les trois jours, il doit parfois quitter son travail pour faire des réserves. Une organisation pesante, à laquelle s’ajoute le prix des bouteilles d’eau potable : un budget d’environ 60 euros chaque mois. « Tous les soirs je me pose cette question, pendant combien de temps ça va durer ? » se désole-t-il. « J’entends dire qu’on va faire des usines de dessalement dans tous les coins, mais elles seront opérationnelles quand ? »

Crise de l'eau : les familles attendent des solutions concrètes

Certaines mesures sont plus visibles pour les habitants, comme l’installation de citernes d’eau potable dans certains quartiers. Une solution insatisfaisante pour les habitants du quartier Marzoukou à Labattoir, des immeubles de 240 logements. « Quand je viens vers midi, il y a de l’eau, mais à partir de 17h il n’y a plus rien », se désole Abdallah, l’un des habitants. Il n’attend qu’une chose du ministre des Outre-mer : « on veut de l’eau, il faut que ce soit rapide, immédiat, il nous faut de l’eau. »

Ces habitants s’inquiètent notamment des semaines à venir, alors que les retenues collinaires seront à sec d’ici une dizaine de jours. Il ne restera alors que 22.000 mètres cubes d’eau par jour disponible, contre 26.000 mètres cubes actuellement.