Un enfant de six ans est mort électrocuté à M'tsapéré ce dimanche. Les riverains mettent en cause un cable raccordant illégalement une case du voisinage. "Quand nous avons eu connaissance de ce drame, j'ai envoyé un message au gouvernement et à l'ensemble des représentants de l'État : encore une fois, les bidonvilles tuent", déplore Ambdilwahedou Soumaila, le maire de Mamoudzou.
Alors que l'ébauche de loi programme pour Mayotte a été présentée la semaine dernière, l'édile espère "que dans le cadre de cette loi, on interdira définitivement les bidonvilles." Selon l'élu, la municipalité du chef-lieu a réalisé 980 destructions d'habitations informelles par flagrance en quatre ans. "C'est une goutte d'eau, on ne pourra pas continuer indéfinitivement", ajoute le maire. "La notion de flagrance est dépassée, on est dépassé."
Expropriation, un problème de forme ?
En parallèle de ces destructions, la ville prévoit plusieurs chantiers pour créer des logements, notamment à Kawéni. Plusieurs familles se sont mobilisées pour dénoncer le spectre d'une expropriation, alors que leurs parcelles sont concernées par une enquête publique, préalable à une déclaration d'utilité publique. "C'est plus une question de forme que de fond, on n'en est pas encore là", affirme le maire. "Une enquête publique, c'est une étape obligatoire." Il rappelle qu'en en plus de cette procédure, une enquête parcellaire est en cours "pour recenser les familles et les parcelles pour pouvoir amorcer les discussions utiles et nécessaires."
Autre chantier : le stade de Tsoundzou dont les travaux n'avancent plus. "Beaucoup d'ouvriers ont refusé de reprendre le chantier car il y a eu beaucoup d'agressions", explique Ambdilwahedou Soumaila. "On a dû faire appel à une brigade cynophile pour protéger le site, on a même dû être accompagné par l'État pour recruter des agents de sécurité supplémentaires." A cela s'ajoute, les vols et les dégradations. "Comme certains voyous se battent avec les forces de l'ordre dans ce périmètre, on a tout le temps des flash-balls qui viennent se casser sur le toit." Le chantier est passé d'un budget initial de 8 millions d'euros à 22 millions d'euros.