Expropriations : "On veut chasser le Mahorais de chez lui", dénonce la représentante de la famille Batrolo

Moinecha Hariti, la représentante de la famille Batrolo, était l'invitée de Zakwéli ce vendredi 21 mars
Moinecha Hariti, la représentante de la famille Batrolo, était l'invitée de Zakwéli ce vendredi 21 mars pour revenir sur leur mobilisation contre les expropriations.

Une vingtaine de personnes ont manifesté devant l'EPFAM ce jeudi pour dénoncer la menace d'une expropriation dans le cadre d'une enquête préalable à la déclaration d'utilité publique du projet Mkayamba. Parmi eux, la famille Batrolo, qui s'était fait connaître pour son combat pour récupérer ses parcelles illégalement occupées en 2018. "On trouve que c'est un détournement de la procédure, ils vont faire des logements sociaux, ça n'entre pas dans l'utilité publique", dénonce Moinecha Hariti, la représentante de la famille.

"On ne s'oppose pas aux logements sociaux, il y en a dans le quartier en construction, mais on a déjà donné", dénonce-t-elle. "On a vendu un terrain pour faire l'espace vert de ces bâtiments, même si le tarif ne nous convenait pas." La famille considère avoir déjà donné, notamment dans le cadre des travaux pour le chantier des lignes Caribus. "Ils en veulent toujours plus, alors que ce sont les seules parcelles constructibles qu'il nous reste."

"Il y a des gens qui ont construit, qui ont investi toutes leurs vies dans ces parcelles et du jour au lendemain, on vient leur dire qu'on va les démolir", déplore-t-elle. "L'État a des terrains, le département a des terrains, les communes ont des terrains, nous, il ne nous reste pas grand-chose." La représentante rappelle que leurs terres s'étendaient auparavant jusqu'à la jetée de Mamoudzou et dit craindre la mesure de facilitation des expropriations prévues dans l'ébauche du projet de loi-programme pour Mayotte. "C'est le retour de l'article 10, on veut chasser le Mahorais de chez lui", résume-t-elle.