"Il faut que l'État reconnaisse qu'on ne peut pas continuer à ce rythme", annonce Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018

Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018
Le collectif des citoyens de Mayotte 2018 bloque depuis maintenant près d'un mois le bureau des étrangers de la préfecture. Pour sa présidente, Safina Soula, il y a urgence à mettre fin aux régularisations d'étrangers, l'une des causes de l'insécurité selon elle.

À compter de ce jeudi 14 novembre, cela fera un mois que le collectif des citoyens de Mayotte 2018 bloque le bureau des étrangers de la préfecture pour demander l'arrêt de la délivrance de titres de séjours, faisant le lien entre immigration et insécurité. "En début d'année, il y a un mouvement de barrage qui a touché toute l'île, mais il y a encore de la colère", précise la présidente du collectif, Safina Soula. "Il y a eu cet engagement du gouvernement pour réduire drastiquement les titres de séjours. Le mouvement n'avait pas été arrêté, c'était une suspension."

"Il faut à un moment donné que le gouvernement nous donne raison, que l'État reconnaisse qu'on ne peut pas continuer à ce rythme", poursuit-elle. "Hier soir, on a enterré le jeune de Cavani qui s'est fait poignarder." Elle met notamment en cause "des parents qui ne sont plus responsables de rien" et qui reçoivent des titres de séjour.

Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens de Mayotte 2018

"L'hypocrisie" des responsables de clubs de foot

Ce week-end, les footballeurs des Diables Noirs de Combani se sont envolés pour la Coupe de France dans l'Hexagone, sans sept joueurs en situation irrégulière. "Ça révèle encore une fois l'hypocrisie des responsables de clubs", fustige Safina Soula. "Il y a quand même plusieurs clubs qui jouent au stade de Cavani, on ne les a jamais vus nous soutenir", ajoute-t-elle en référence à la mobilisation contre la présence d'un camp de migrants au sein du stade. Alors qu'un nouveau camp se forme à Tsoundzou, "il va falloir voir avec le préfet, ce qu'il est en train de mettre en place pour renvoyer ces gens-là dans leurs pays d'origine."

Ce samedi, le collectif des citoyens de Mayotte 2018 a aussi organisé à Tsingoni une assemblée au sujet du voyage du maire de Pamandzi aux Comores. Le compte rendu de ce voyage faisait état d'un accord de principe sur un allègement du visa Balladur. "Ce qui a été décidé, c'est de refuser catégoriquement cette décision de M. Madi Madi Souf", explique la présidente du collectif. "Les maires vont partir à leur congrès, mais dès leur retour, les choses sérieuses vont commencer."