Ils sont dix, ils écopent de peines allant d’un an et demi à trois ans de prison pour violences, destructions, rébellion et séquestration. C’était pour la mutinerie qui a éclaté le 28 septembre à la prison de Majicavo, même si à l’audience, ils ont surtout voulu évoquer leurs conditions de détention. Certains y séjournent depuis des années, d’autres depuis quelques mois.
La présidente du tribunal a pourtant prévenu que cette audience ne devait pas être une tribune. Les prévenus s'attardent peu sur les faits reprochés, mais plutôt sur leur quotidien. Les agents sont accusés de les provoquer, de les priver de repas et même de les frapper. “Ce n’est pas en étant aussi violent qu’on règle les choses”, assène la juge. Un détenu l’a contredit : “mais si. Depuis l’émeute on a reçu nos télés, nos savons et des sandwichs.” Tous les journaux s’accordent sur la nonchalance et la désinvolture de leur attitude.
En face, certains agents pris en otage sont toujours en arrêt maladie. Ils ont été submergés au retour de la promenade, certains sont restés enfermés pendant trois heures avant leur libération par le GIGN. L’un a été encerclé dans la cour par des dizaines de détenus, d’autres se sont enfermés dans un local. Les détenus ont allumé un feu à ses pieds en se lançant dans un chant mortuaire. “Ce jour-là, j’ai pensé que j’allais mourir” résume un surveillant à l’audience, frappé à coups de barre de fer. L’administration pénitentiaire avait chiffré les dégâts à près de 200.000 euros. Pour leur avocat, cette condamnation va dans le bon sens. Reste le problème de fond, celui de la surpopulation carcérale à la prison de Majicavo. Malgré les transfèrements de détenus, la situation s’est encore dégradée. Le cap des 700 détenus pour 278 places a été franchi.
Ça y est, Mayotte a désormais une clinique privée
Un véritable événement dans un désert médical comme le nôtre. Elle a été inaugurée hier aux Hauts-Vallons par le groupe réunionnais Les Flamboyants, elle est spécialisée en rééducation et a déjà des patients. Ils sont orientés par notamment par le CHM avant d’être pris en charge. La structure compte des médecins, des ergothérapeutes ou encore des kinés. Un reportage à retrouver sur notre site Internet.
Beaucoup attendent avec impatience le lancement des Caribus
Le 21 décembre, les navettes de la Cadéma vont commencer à circuler sur les voies réservées à la ligne 1, Passamainty-Majicavo Lamir. "Désengorger Mayotte, par tous les moyens", c’est le dossier de la semaine de Mayotte Hebdo. Au programme : des témoignages d’automobilistes à bout, le vélo comme un doux rêve face au manque d’infrastructure. Le magazine s’interroge aussi sur la solution des taxi-motos, une solution actuellement risquée et illégale. Et puis on l’évoquait, le lancement des lignes Caribus.
Cet article est à retrouver dans Flash Info, il détaille les chantiers en cours pour lancer cette première ligne avec l’installation de six abribus. Les panneaux, le marquage au sol et le mobilier urbain verront le jour dans les prochaines semaines. Il reste encore des travaux, la phase 2 sera lancée l’an prochain pour un montant de 70 millions d’euros. Elle comprend le tronçon entre le centre commercial Baobab et la pointe Mahabou.
A Kawéni, le chantier de la route national commencera en mars prochain avec 36 mois de travaux prévus. Reste à trancher la question de qui va opérer ces bus. Après l’annulation du précédent marché par la justice, la Cadéma compte le relancer dès la semaine prochaine. En attendant, les navettes de la communauté d’agglomération se chargeront de circuler sur ces lignes. Plus de précision sur les Caribus dans Flash Info et un dossier sur la mobilité à retrouver dans Mayotte Hebdo.
La délégation sénatoriale au Sénat poursuit ses auditions
Le Journal de Mayotte revient sur celle hier de Christophe Girardier, président d’un cabinet de conseil et auteur de rapports sur la grande distribution en Outre-mer. Il en a d’ailleurs rédigé récemment pour l’Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus de La Réunion, dénonçant l’opacité de la grande distribution. Cette audition fait aussi suite à un rapport de l’Insee pointant des écarts de prix important dans l’alimentaire entre les Outre-mer et l’Hexagone.
30% d’écart par exemple avec Mayotte, alors que selon l’expert "l’insularité et l’éloignement ne pèsent que sur 5 à 7% de la formation du prix". Il met plutôt en cause la concentration de grand groupe. Comme avec le rachat il y a quatre ans de la filiale Vindemia de Casino dans l’océan Indien, par le Groupe Bernard Hayot, représentant de Carrefour dans la région. L’hypermarché jumbo score, trois supermarchés et une trentaine de Douka Bé étaient tombés dans la même escarcelle. Ça n’aurait pas dû se faire selon Christophe Girardier, car ça ne facilite pas une diversité de l’offre et une politique raisonnable de fixation des prix. Il appelle les législateurs à "siffler la fin de la partie" et à renforcer le pouvoir de contrôle des préfets. Ses préconisations sont à retrouver dans le Journal de Mayotte.
Miss Mayotte est arrivée hier soir à Paris
Zaya Toumbou va retrouver les 29 autres candidates à l'élection de Miss France 2025. Elles partiront ce dimanche en Côte d'Ivoire pour le stage de préparation. Durant ce séjour, seules 15 candidates seront retenues pour participer à l'émission le 14 décembre au Futuroscope.
"J'y vais de manière sereine, on est au début de l'aventure, je n'ai pas encore toute la pression, elle viendra après" confie la jeune femme de 20 ans. Sur place, les Miss vont participer à des activités en plein air, des séances photos et des interviews. Ces séquences seront ensuite diffusées durant l'émission. "Je sais quand j'arrive et quand je repars, mais sinon je ne sais pas ce qu'on va faire", ajoute Miss Mayotte.
Elle a en tout cas l'assurance de gagner en maturité, d'apprendre à parler en public et à gérer son stress. Elle dit y aller pour l'expérience, mais l'admet : elle voudrait bien prendre la place d'Eve Gilles. "Ce serait une victoire, non seulement pour moi, mais aussi pour Mayotte et pour tous ceux qui m'ont soutenu."
Dans le Journal de Mayotte, vous pouvez aussi retrouver comme chaque vendredi l'agenda du week-end, avec notamment la réouverture du cinéma Alpa Joe après plusieurs semaines de grèves au conseil départemental.