Bandrélé, Petit-Terre, Mamoudzou, Ouangani, Koungou, les faits de violences se sont multipliés ces derniers jours dans le 101e département. Les élus (maires, parlementaires et conseillers départementaux) se sont retrouvés, une nouvelle fois, ce mardi.
Lundi, des premiers échanges avaient abouti sur plusieurs points pour "ne pas abandonner la population demandant à l'Etat des moyens forts et efficaces pour lutter contre ces phénomènes de violences" avait notamment annoncé Abdoul Kamardine conseiller départemental du canton Mtsamboro.
Le gaz lacrymogène ça ne suffit plus, il faut d'autres munitions pour dissuader ces voyous
Madi Souf, Maire de Pamandzi et Président de l'Association des Maires de Mayotte
Parmi les points abordés, demander des comptes aux associations financées par le département pour lutter contre la délinquance. C'est le cas de Mlezi Maore, principal acteur en charge de la prévention de la délinquance ou encore de reprendre les décasages et la reprise du foncier squatté.
Ce mardi, nouvelle réunion, avec une unique décision : Jeudi, Mayotte vivra une journée île morte avec notamment la fermeture des écoles du premier degre, l'absence de ramassage scolaire ou encore de demander aux parents de garder leurs enfants à la maison.
Une décision prise jusqu'à nouvel ordre. "Les élus se sont mobilisés et sont venus en masse, tout comme le collectif, tout le monde a pris la mesure de la gravité de la situation." assure Daniel Zaidani alors que pour Madi Souf, maire de Pamandzi et président de l'Association des Maires de Mayotte "L'Etat doit prendre ses responsabilités en faisant appliquer la loi à Mayotte tout comme nous les élus en portant plainte contre les marchands de sommeil pour les dissuader d'héberger des clandestins."
Une décision qui intervient moins d'un mois après la triple visite ministérielle à Mayotte avec notamment la présence, du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin.
"Il faut que la loi, telle qu'elle est appliquée en France métropolitaine, soit appliquée à Mayotte."
Daniel Zaidani, conseiller départemental de Pamandzi
Dans le même temps, le discours est le même du côté des policiers. Bacar Attoumani, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police 976, jugeait ce mardi matin dans zakwéli que " le caractère structurel de ces violences urbaines nécessite davantage d’investissement dans les enquêtes. Il faut des écoutes téléphoniques. Il faut que l’on sache qui est derrière tout cela… Il y a peut-être un motif politique pour déstabiliser l’île."
De son côté, le syndicat Alliance Police, dans un communiqué de presse demande "des opérations SLIC pour casser cette dynamique agressive ainsi que des renforts de mobiles et du RAID." Comme ce fut le cas, pour le RAID, en février, pour une semaine, suite à une vague de violence qui avait touché le village de Mtsapéré coutant la vie à un homme de 44 ans tué à la machette par des jeunes.
On peut également se demander si on ne se retrouve pas aux prémices d'un mouvement social d'ampleur comme ce fut le cas en 2018 ? A la seule différence, aujourd'hui, ce sont les élus qui sont à l'initiative.