Mariam Saïd Kalame : "On a des milliers de jeunes désœuvrés sur le territoire, il faut s’en occuper"

Mariam Saïd Kalame, la conseillère départementale de Sada-Chirongui et porte-parole du parti Renaissance à Mayotte, était l'invitée de Zakweli ce lundi.
Mariam Saïd Kalame, la conseillère départementale de Sada-Chirongui et porte-parole du parti Renaissance à Mayotte, était l'invitée de Zakweli ce lundi.

"On a des milliers de jeunes sur le territoire, il faut s'en occuper et pas seulement en interdisant la vente de machette", estime la conseillère départementale de Sada-Chirongui Mariam Saïd Kalame, invitée de Zakweli ce lundi 4 mars. "Je suis en train de faire une proposition avec les collègues pour voir si ce sont des jeunes sans papiers, car c’est ça le problème. Ce sont des jeunes qui ne sont pas expulsables, mais qui n’ont pas de papier pour s’insérer sur le territoire." La porte-parole du parti Renaissance à Mayotte estime qu'il faut que "ces jeunes partent du territoire", ajoutant "qu'on a une centaine de familles d'accueil, ça veut dire qu'ils sont des milliers à ne pas être pris en charge."

Pour lutter contre l'insécurité, l'élue ne semble pas vraiment convaincue par l'annonce d'une deuxième opération Wuambushu en avril : "La ministre nous a proposé ce Wuambushu 2, pourquoi pas, si ça répond aux attentes de la population, mais pour l'instant, nous ne sommes pas en sécurité et c'est ce qu'on veut." Face aux blocages lors de la première opération, notamment lié au refus des Comores de laisser accoster ses ressortissants expulsés, "le gouvernement doit prendre de la hauteur. Ce n'est pas la population qui l'a demandée, elle a été proposée par le gouvernement, c'est à eux de veiller à ce qu'elle puisse être mise en œuvre."

Tirer les leçons du camp du stade de Cavani

Elle attend de cette opération notamment la démolition des bidonvilles un peu partout sur le territoire. "Ces terrains appartiennent au département, aux communes, ils sont destinés à des infrastructures pour l'ensemble de la population", poursuit-elle. "Aujourd'hui, nous avons des outils, nous avons 96h pour démolir ces installations." Elle prend l'exemple de la situation du camp de migrants du stade de Cavani, qui n'a fait que s'agrandir au fil des mois. "A Cavani, ça n'a pas été fait et c'est dommageable. Le département a aussi sa part de responsabilité, on a vu et on n'a pas fait, ça doit nous servir de leçon et être une expérience qui doit permettre aux élus de réagir."

La conseillère départementale annonce également une réunion prévue cette semaine au département pour débattre de la loi Mayotte. "On a eu un retour du gouvernement par rapport aux 120 mesures proposées, on va décortiquer cette réponse et se mettre d'accord sur nos propositions." Mais existe-t-il une différence entre la loi Mayotte annoncée il y a près d'un an et "la loi d'urgence pour Mayotte" qui sera présentée en conseil des ministres le 22 mai ? "J’avoue ne pas avoir connaissance de cette loi d'urgence, en revanche, la loi Mayotte on a travaillé dessus."