Mayotte au coeur de tensions diplomatiques avec la Russie, des aides bloquées à Longoni, un tabou de la santé mentale ? Les 3 actualités du jour

Au programme du vendredi 28 mars ; Mayotte sous le feu de vives tensions diplomatiques entre la Russie et le gouvernement français, Said Omar Oili lance un cri d'alarme au sujet de dons bloqués à Longoni et lumière sur le tabou de la santé mentale.

Mayotte au coeur des tensions entre les gouvernements français et russes

La porte-parole du ministère des Affaires étrangères russes, Maria Zakharova, a dénoncé, au cours d'un point presse, la "militarisation de Mayotte" et a accusé Paris de "contrôler illégalement" l'île. 

Ces accusations font écho aux propos de Manuel Valls, ministre des Outre-mer, au début du mois de mars au sujet de la base militaire navale de Mayotte. Le ministre avait alors fait part de son "soutien à la base navale militaire" déjà existante mais il y avait eu plusieurs interprétations à ces déclarations.

Certaines sources, dont les Comores, affirmaient que le ministre Manuel Valls défendrait la création d'une nouvelle base militaire française dans le nord de l'île. Une interprétation qui n'avait pas plu et qui avait fait grand bruit. 

Maria Zakharova a soutenu que, "La Russie s'oppose systématiquement à la militarisation injustifiée de tout territoire, avec des conséquences dangereuses pour la paix et la sécurité de certaines régions (...) Cela s'applique pleinement à la zone hautement sensible de l'océan Indien". Elle a conclu en pointant du doigt l'administration d'Emmanuel Macron et ses "aspirations militaristes" qui vont, selon elle, "bien au-delà de l'Union européenne".

Des propos qui ont rapidement fait réagir la classe politique française. Marine Le Pen a défendu, à travers une publication sur X, "La Russie n'a pas de leçon à nous donner, n'a pas à remettre en cause notre souveraineté (...) Si la France veut se doter d'une base militaire à Mayotte (ce qui est une excellente idée), elle le fera".

D'autres informations et réactions sont à venir au cours de la journée sur notre site Internet. 

Des aides bloquées au port de Longoni

Le sénateur mahorais Said Omar Oili a tenu une conférence de presse jeudi 27 mars à Paris avec des membres de différentes association. Ces derniers lui ont fait part des difficultés rencontrées pour acheminer de l’aide à Mayotte.

Said Omar Oili a pointé du doigt une "situation inacceptable". Il affirme que, trois mois après Chido, une dizaine de conteneurs seraient encore bloqués au port de Longoni avec des produits de premières nécessité, des produits pour bébé, de l’eau ou encore du matériel médical.

A l'origine de ce blocage : des frais demandés aux associations à l’origine des exportations. Des frais à hauteur de 3000 euros qui s’ajoutent aux plusieurs milliers d’euros nécessaires pour l’envoi des conteneurs à Mayotte. 

Plusieurs semaines après l'envoi des dons, les conteneurs sont toujours bloqués et des frais de retard s’accumulent. Le sénateur rappelle que les biens venant en aide à la population sont censés "bénéficier d’une exonération des droits de douane et d’octroi de mer".

Enfin, il a ajouté que plusieurs associations hésitent à envoyer des dons par peur de devoir régler des frais supplémentaires.

Quelle place pour la santé mentale ?

A l'occasion de notre semaine dédiée au monde de la santé, nous nous intéressons aujourd'hui à la santé mentale à Mayotte. Souvent perçue comme tabou et relevant de l'intime, la santé mentale n'est pas forcément considérée comme essentielle dans une culture où résilience et pudeur dominent. 

Mais depuis le passage de Chido et les conséquences traumatisantes du cyclone, les langues ont commencé à se délier.  De nombreux Mahorais osent davantage parler de prise en charge et s'ouvrent à un suivi psychologique. 

A savoir que Mayotte est un territoire où deux fois plus d'habitants souffrent de syndromes dépressifs que dans l'Hexagone.