"L'État d'urgence est compliqué à mettre en place, car on touche aux libertés fondamentales des individus", estime ce lundi 26 février le sénateur Saïd Omar Oili, invité de Zakweli. C'est pourtant l'une des revendications des forces vives rassemblées sur les barrages depuis plus d'un mois. "Même si la population le souhaite, c'est notre rôle en tant que politique de dire 'ce n'est pas possible", ajoute le sénateur. "Regardez quand il y eut l'état d'urgence sanitaire, tout le monde se plaignait qu'on ne pouvait pas sortir."
Selon l'élu, la levée des barrages "serait un signal à l'État pour montrer qu'on est de bonne volonté et leur demander à leur tour de faire preuve de bonne volonté", notamment face aux difficultés rencontrées par le monde économique. "Demain, c'est sûr que des chefs d'entreprise vont demander des compensations, alors que le gouvernement vient de décider d'un plan d'économie de dix milliards d'euros", précise Saïd Omar Oili. "La sécurité n'est pas négociable, mais en même temps, on ne peut pas demander la sécurité et empêcher les forces de l'ordre de faire leur travail. Mettre des barrages privilégie plutôt les délinquants."
Pour faire face à l'immigration, le sénateur pointe le fait que les préfectures maritimes se trouvent dans l'Hexagone alors que l'essentiel des zones économiques exclusives maritimes sont dans les Outre-mer. "À Mayotte, quand il y a un problème en dehors du lagon, il faut que ce soit le préfet de la Réunion qui intervienne. Il faut que nous ayons ici une préfecture de la mer, il nous faut des bateaux sur place pour aller plus loin et faire ce fameux mur dont on nous parle", explique le sénateur, en référence à l'annonce par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de la mise en place d'un "rideau de fer maritime."