Fin du droit du sol à Mayotte : "Nous voulons l'état d'urgence sécuritaire"

Said Kambi : "Le changement du droit du sol n'est pas la demande des Mahorais aujourd'hui" ©Outre-mer la 1ère
À Mayotte, les collectifs citoyens sont rassemblés aujourd'hui pour le Congrès de Pamandzy à l'appel du collectif "les Forces Vives" et afin de débattre des grands enjeux de Mayotte. Promis pour hier soir par la ministre des Outre-mer le courrier actant les engagements de Gérald Darmanin est arrivé en fin de matinée. Mais son contenu ne tiendrait pas ses promesses.

Au Congrès de Padmanzi, alors que les participants attendaient l'arrivée du courrier du ministre, Saïd Kambi, un des leaders du mouvement "Les Forces Vives" expliquait la position de son mouvement au micro de Halda Halidi de Mayotte la 1ère.

" Le mouvement continue. Il n'y a pas de levée de barrage. Il va y avoir renforcement des barrages. On va continuer sur les barrages. Le ministre n'a pas tenu sa promesse 48 heures et il avait demandé jusqu'à mercredi matin. Nous sommes mercredi matin, le courrier n'est pas là. Nous savons d'ailleurs pourquoi."

"Hier après-midi, nous avons envoyé un communiqué au ministère pour dire : "Nous ne voulons pas du conditionnement de la suppression du titre de séjour territorialisé par le changement constitutionnel." C'est là où il voulait nous avoir. Le changement du droit de sol n'est pas la demande des Mahorais aujourd'hui."

" Nous voulons absolument qu'une ordonnance sorte le plus vite possible... afin que les Mahorais quittent les barrages et entament une négociation. Mais aujourd'hui puisque le ministre n'a pas osé répondre aux Mahorais, parce qu'ils ont compris sa supercherie, il n'a pas cru nécessaire de nous répondre donc en ce moment nous imposons une autre condition afin de lever les barrages, c'est l'état d'urgence sécuritaire. S'il n'y a pas d'état d'urgence sécuritaire et la suppression du titre territorialisé, nous ne quitterons plus ces barrages-là."

"Nous ne voulons pas nous éterniser dedans. Il y a trop de problèmes à Mayotte. On lui a donné un problème, il a voulu jouer avec nous, avec les émotions des Mahorais. Les Mahorais lui rendent une réponse. Nous voulons deux choses maintenant : c'est ne plus une seule chose. Nous voulons qu'il nous supprime par ordonnance ce titre territorialisé et qu'il instaure sur Mayotte l'état d'urgence sécuritaire afin d'amener la paix et la sérénité sur ce territoire."

Les Forces Vives devraient donner leur position sur la suite du mouvement ce mercredi soir.

Retrouvez ici notre journal outremer.l'info du mercredi 14 février 2024 présenté par Laurence Théatin, également diffusé sur France 3 à 11h50.