La situation est de nouveau tendue entre les villages de Combani et de Miréréni. Cette fois, c'est la publication d'un clip vidéo sur Internet qui aurait été l'élèment déclencheur.
Le calme était revenu dans la commune de Tsingoni depuis quelques semaines. Un calme précaire depuis de nombreux mois. On se rappelle qu'en septembre 2020, la situation avait été chaotique avec des incendies d'habitations, de véhicules et de multiples dégradations dans les deux localités. Le maire de la commune, Mohamed Bacar, face aux violences, avait décidé de fermer les écoles des deux villages.
Trois mois plus tard, rebelotte, nouvelles tensions, chaque village décide d'interdire l'accès à l'autre. Conséquence, les habitants de Miréréni ne peuvent plus aller travailler ou faire leurs courses.Ceux de Combani ne peuvent plus se rendre au cimetiere communal.
La tension est revenue en janvier dernier, le jour de la rentrée scolaire. Il est impossible de circuler à Combani. Certains habitants du village, munies de banderoles, réclament un cimetière dans leur village, pour éviter d’enterrer leurs morts dans le village voisin de Miréréni.
Depuis, la situation s'est apaisée. C'était sans compter sur la publication, sur Internet, d'un clip de rap, tourné en grande partie sur le plateau sportif du village de Combani. On y voit des dizaines de personnes, pour certaines, armées de machettes et de haches. Parmis les paroles, on peut entendre "on va t'enlever ton coeur" ou encore "y a plus de pitié, les enfants sont devenus des voyous, chacun tient son coupe-coupe." Le clip a déjà été vu plus de 13 000 fois.
Ils ont sorti cette vidéo où ils menacent que quand tu rentres dans leur zone tu vas te faire massacrer.
Dès le lendemain de sa publication, deux personnes sont agressées à hauteur d'une superette de Combani. Dans la soirée, le pont qui sépare les villages de Combani et de Miréréni, est de nouveau le théâtre de violences. Les forces de l'ordre utiliseront de nombreux gazs lacrymogènes pour rétablir le calme. Certains rivérains n'hésitant pas à qualifier la soirée "d'une vraie situation de guerre".
Dans la nuit de vendredi à samedi, une vingtaine de jeunes, postée à Combani, a caillassé les automobilistes. Les gendarmes, envoyés sur place, ont utilisé une trentaine de grenades pour rétablir l'ordre. Ils ont été mobilisés, dans le village, jusqu'à 5h30 ce samedi matin. Le manque d'éclairage public sur Combani a rendu difficile l'intervention des forces de l'ordre.
Le maire de la commune, Mohamad Bacar, était l'invité de Zakwéli, ce vendredi. Il a notamment affirmé que « des plaintes ont été déposées contre des délinquants. Elles sont restées lettre morte ». Selon lui « il n’y a pas de conflit entre Combani et Mirereni, il y a seulement des délinquants qui font croire qu’ils protègent leur village ».