Yaël Braun-Pivet dresse le bilan de son déplacement à Mayotte

Yaël Braun-Pivet ce vendredi sur le plateau de Mayotte la 1ère
Au dernier jour de sa visite dans le département, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet dresse le bilan de son déplacement sur le plateau de Mayotte La 1ère.

Après trois jours de visite à Mayotte, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, a fait le bilan de son déplacement sur le plateau de Mayotte la 1ère. Une visite dans le cadre de son "tour de France des territoires" afin de rencontrer les citoyens. "L'Assemblée n'a pas qu'une fonction législative, elle a aussi une fonction de contrôle de l'action du gouvernement et d'évaluation des politiques publiques.", précise-t-elle. "J'ai la fonction en tant que présidente de représenter l'Assemblée nationale et c'est pourquoi, je juge fondamental d'aller à la rencontre de tous les Français."

"Ils ont raison d'être en colère"

C'est ce qu'elle a fait ce vendredi, en se rendant à la rencontre des habitants mobilisés contre le camp de réfugiés installé dans l'enceinte du stade. "Il ne faut pas attendre d'un homme ou d'une femme politique qu'elle règle d'un coup de baguette magique tous les problèmes du monde", résume l'ancienne présidente de la commission des Lois. "Ce sont des situations très complexes, il faut entendre la colère des gens, ils ont raison d'être en colère : ils n'ont plus accès à leur équipement sportif et ils ont des personnes dans habitats illégaux qui viennent perturber leur tranquillité." Yaël Braun-Pivet affirme avoir demandé à la préfecture "de mettre tout le monde autour de la table pour trouver des solutions avec des échéances très claires pour montrer aux habitants que les choses sont prises en main."

Restreindre le droit du sol

Alors que le conseil constitutionnel doit se prononcer le 25 janvier sur la loi immigration, il s'agit selon la présidente de l'Assemblée nationale d'un texte qui "va permettre de simplifier les procédures d'asile et de reconduire de façon beaucoup plus importante les personnes qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire." Un projet de loi qui comporte également des mesures pour le département. "Nous avons adopté des dispositions spécifiques à Mayotte, notamment de restreindre encore davantage le droit du sol", poursuit Yaël Braun-Pivet. "Il est important d'avoir des dispositions adaptées, c'est ce que nous faisons sur Mayotte, mais en même temps Mayotte reste dans la République et doit bénéficier du cadre général de l'État de droit."

Concernant la nomination du nouveau gouvernement, "je vais le voir à l'œuvre, je trouve que sur le papier, il a l'avantage d'être très resserré." Elle fait néanmoins savoir sa "tristesse pour les ministres qui partent" expliquant avoir apprécié travailler avec Catherine Colona, ancienne ministre de l'Europe et des Affaires étrangères remplacée par Stéphane Séjourné, et Olivier Dussopt, ancien ministre du travail remplacé par Catherine Vautrin.

Visite de Yael Braun-Pivet dans le journal

Le président du groupe LIOT 

Yaël Braun-Pivet ne sera pas la seule à revenir à Paris défendre la cause de Mayotte. Elle était accompagnée durant sa visite par Bertrand Pancher, président du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) auquel appartient la députée mahoraise Estelle Youssouffa. "J'ai vu la France enfin au rendez-vous face aux enjeux de sécurité et d'immigration, on a beaucoup trop tardé à y mettre les moyens", explique-t-il. "On a rencontré hier les responsables de la gendarmerie, de la police, de la police aux frontières et maritimes. En deux mois, ils ont interpellé une soixantaine de jeunes violents, trente ont été mis en prison."

Selon l'élu, il faut que les moyens déployés pour la sécurité soient maintenus, et renforcer ceux alloués à la lutter contre l'immigration. "C'est notre travail, et c'est important de se rendre sur place pour se rendre compte des difficultés actuelles pour suivre ces moyens." Le département sera notamment au cœur de l'agenda législatif avec l'examen cette année du projet de loi Mayotte. "Il y a une volonté de donner des moyens important dans le temps, c'est la première fois qu'il y aura une loi spécifique à un territoire d'Outre-mer." poursuit-il. "Quand on votera cette loi, on va vérifier qu'elle soit la plus concertée possible."

L'interview en intégralité de Bertrand Pancher, président du groupe LIOT ©Mayotte