On lui prêtait des vues sur Matignon, puis sur le Quai d'Orsay, mais il s'était résigné à se maintenir place Beauvau. Finalement, Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, a annoncé l'Élysée jeudi 11 janvier.
En début de semaine, Emmanuel Macron a lancé un remaniement de son gouvernement, en poussant Élisabeth Borne vers la sortie et en nommant Gabriel Attal Premier ministre. L'équipe gouvernementale, elle, bouge moins : les ministres en vue, comme Gérald Darmanin (Intérieur et Outre-mer), Bruno Le Maire (Économie et Finances), Sébastien Lecornu (Armées), Eric Dupont-Moretti (Justice), conservent leur poste.
Amélie Oudéa-Castéra, qui devra veiller à la bonne tenue des JO de Paris 2024, récupère un ministère élargi (Éducation et Sports). Prisca Thévenot est la nouvelle porte-parole du gouvernement. Christophe Béchu (Transition écologique), Sylvie Retailleau (Enseignement Supérieur), Marc Fesneau (Agriculture) gardent, eux, leur poste.
D’autres personnalités font leur apparition dans cette nouvelle équipe ministérielle. L'ancienne garde des Sceaux sous Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, fait son entrée surprise dans le gouvernement, récupérant la Culture. Stéphane Séjourné est nommé ministre des Affaires étrangères. Et, enfin, Catherine Vautrin, elle aussi entrante, est nommée ministre du Travail.
Investi sur le dossier calédonien
Le remaniement de jeudi soir n'est pas définitif. L'Élysée a d'abord annoncé les noms des ministres. Celui des secrétaires d'État et des ministres délégués doit avoir lieu plus tard dans la semaine, voire la semaine prochaine. Le sort de Philippe Vigier au ministère des Outre-mer n'est donc pas encore tranché.
Le maintien de Gérald Darmanin au portefeuille des Outre-mer ne devrait pas ravir les parlementaires ultramarins de l'opposition, qui réclamaient que le ministère des Outre-mer redevienne un ministère de plein droit. Mais, depuis qu'il a repris cette prérogative en juillet 2022, le ministre de l'Intérieur s'est impliqué sur plusieurs dossiers ultramarins, comme l'opération Wuambushu à Mayotte, ou les discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Celles-ci doivent accélérer alors que le gouvernement compte présenter une réforme constitutionnelle au premier semestre pour dégeler le corps électoral calédonien avant l'organisation des élections provinciales (qui doivent se tenir avant la mi-décembre). Il paraissait donc improbable que Gérald Darmanin, qui s'est rendu plusieurs fois sur le Caillou pour faire avancer les négociations, ne finisse pas ce qu'il a commencé. Il pourra toujours nourrir de nouvelles ambitions une fois ce dossier bouclé.