25 ans d’actions au service du cheval en Nouvelle-Calédonie : les grandes dates de l’Upra équine

En 2022, Frisson de Balme, étalon de race Selle français, était confié à l'Upra équine calédonienne.
Il y a un quart de siècle, une association Upra équine était créée en Nouvelle-Calédonie, terre de cheval par excellence. Vingt-cinq ans plus tard, elle exploite un centre de reproduction à Bourail, gère la base de données qui fait référence pour certifier les animaux et veille en général à l'amélioration génétique des équidés.

La Calédonie détiendrait le record mondial du nombre de chevaux par habitant. Mais avant de pouvoir participer à une course, ou à un concours officiel, le cheval doit être inscrit à l’Upra équine. C'est elle qui l'identifie et qui certifie ses origines. Derrière le sigle, il y a l’Unité néo-calédonienne de sélection et de promotion des races équines, mais aussi asines, c’est-à-dire d’âne. Une association qui contribue à structurer, valoriser et faire évoluer l'élevage équin calédonien depuis vingt-cinq ans. 

1998, la constitution

L'assemblée générale constitutive de l'association a eu lieu le 4 décembre 1998.

L’Upra équine, c’est une association à but non lucratif à laquelle tout éleveur ou propriétaire d’équidé peut adhérer. Son assemblée générale constitutive, le 4 décembre 1998, a donné lieu à un premier bureau, présidé par Hervé Tual avec pour vice-président Jean-Jacques Prothais. 

On est partis à regrouper toutes les structures et toutes les races au sein d'une même association. On a tous parlé d'une même voix. Et aujourd'hui, on arrive à avoir la possibilité d'exporter la génétique calédonienne.

Christophe De Rios, président actuel de l’Upra équine

1999, les foires

Jument primée à un concours lors de la foire de Bourail, en 2013.

C’est le 19 avril 1999 que l'activité a vraiment commencé. Et avec elle, la présence aux grandes manifestations agricoles. Pour valoriser le travail des éleveurs, l'Upra s'est vite mise à organiser des concours, notamment pendant la foire de Bourail et celle de Koumac. Puis à l'hippodrome de Nouméa. De façon plus globale, elle a œuvré au développement de la filière cheval en répondant à des demandes variées : élevage, sports équestres, courses hippiques, loisirs… 

2001, une campagne particulière

Au fil des ans, l'association a mis en place des outils pour mener sa mission de sélection des races. En 2001, par exemple, douze juments ont participé à une campagne pilote d'insémination artificielle par de la semence d'étalon qui avait été congelée. Elle a eu lieu à Nessadiou, commune de Bourail, sur le site de la Chambre d'agriculture. Neuf poulains en sont nés. Comme Opium du Kato, issu de Véloce de Favi et Inès du Kato.

 

2002, l'importation d'étalons

Basic et Philanthrop arrivent en Nouvelle-Calédonie.

L'année 2022 a vu l'importation des premiers étalons nationaux confiés à l'Upra : 

  • Philanthrop, un Pur-sang. C'est la race la plus présente en Calédonie, élevée en priorité pour les courses. Elle représente plus d'un tiers des naissances déclarées.
  • Basic, un Trotteur français.
  • Frisson de Balme, un Selle français. 

2004, l’étalonnerie

A l'étalonnerie de Nessadiou, avec un vétérinaire de la province Sud.

L'étalonnerie de Nessadiou a été inaugurée le 21 avril 2004. Unique centre de reproduction en Calédonie, elle permet aux éleveurs et aux propriétaires de juments d'accéder à de la génétique extérieure amélioratrice. Comment ? Par les saillies (les actes de reproduction) des étalons présents toute l’année avec les poulinières qui sont amenées, et par les inséminations artificielles de semence congelée. En 2023, 80 % des chevaux inscrits aux principales épreuves de saut d'obstacles étaient directement issus d'une saillie, ou d'une insémination artificielle, pratiquée à l'étalonnerie. 

Nous, les propriétaires de chevaux, on choisit les sélections dans nos juments poulinières et on met à tel étalon. On essaie d’améliorer la génétique. Je pense que maintenant, on est vraiment au top.

Christian Kaouma, propriétaire entraîneur

2011, la base de données

Onemore Cash, Pur-sang présent à l'étalonnerie fin 2023.

La base de données eSirecal est apparue en 2011. Sa gestion a été confiée à l’Upra équine par l’Institut français du cheval et de l’équitation. Neuf ans plus tard, en 2020, l’ensemble des performances officielles des chevaux y était centralisé. Un outil indispensable, pour l’amélioration génétique. Il permet de recenser les saillies, les naissances, les décès, ou encore les changements de propriétaire, afin d’éditer les livrets actualisés pour chaque animal et certifier ses origines. Les informations des chevaux inscrits sur cette base de données peuvent être consultées sur un site internet.

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2020, l’agrément

Cette année-là, l’Upra équine a obtenu l’agrément d’OPA, "Organisation professionnelle agricole" de sélection génétique. Une garantie, à la fois en termes de qualité technique, pour les adhérents de l’association, et en termes de procédure sanitaire, pour les collectivités, au niveau des importations de matériel génétique. Autre nouveauté à partir de 2020 : les propriétaires d'un étalon privé ont pu le mettre à disposition de l'étalonnerie pendant la période de reproduction. 

2023 et 2024, les paillettes de semence congelée

A l'étalonnerie de Nessadiou, la semence du Selle français Fakir du Marais a été récoltée sur un mannequin, conditionnée sous forme de paillettes qui ont été congelées, puis inséminées à une jument.

En août 2023, l’Upra a produit pour la première fois des paillettes de semence congelée, à son étalonnerie. Elles provenaient du Selle français Galileo du Banco, importé en 2020. Et le 15 février 2024, pour la première fois, des paillettes locales ont été inséminées à Nessadiou. Désormais, l'objectif consiste à étendre les pratiques d’insémination artificielle. Non seulement à l'échelle du pays, mais aussi dans la zone Pacifique, en Australie, au Vanuatu… Une possibilité qui pourrait se concrétiser d'ici l'année prochaine.


À ce jour, l'Upra équine : 

  • dénombre environ 350 adhérents. 
  • emploie trois personnes à temps plein et une à temps partiel.
  • fonctionne avec un budget de quarante millions de francs. À mettre en perspective avec le chiffre d'affaires global de la filière cheval. Il est estimé à 1,9 milliard.

Son vingt-cinquième anniversaire a été célébré à l'hippodrome de Boulouparis, samedi 20 avril. Reportage de Valentin Deleforterie et Claude Lindor  

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