L'entreprise The Metals Company espère ouvrir, dans le Pacifique Sud, une vaste zone économique offshore pour collecter dans les fonds marins des roches polymétalliques, aussi appelées nodules. L'annonce a été faite lundi en marge du Forum du Pacifique, aux Tonga. Le projet, qui devrait voir le jour d'ici 2026, est soutenu par le petit Etat insulaire de Nauru.
En effet, The Metals Company développe la production de métaux à haute teneur pour l'industrie des batteries des véhicules électriques (VE). Les nodules, qu'elle projette de collecter, sont chargés de manganèse, de cuivre, de cobalt ou de nickel, des métaux utilisés dans la fabrication des batteries de véhicules électriques. Des premiers essais sont déjà en cours. Mais l'entreprise a déclaré qu'elle soumettrait ses plans au régulateur international, début 2025.
Nauru, Tonga et les îles Cook à l'avant-garde
Avec Nauru, les Tonga et les îles Cook sont à l'avant-garde de l'exploitation des nodules polymétalliques. Ces formations minérales se développent à l'aide de microbes pendant des millions d'années, notamment autour de noyaux de matière organique tels qu'une dent de requin ou des os de baleine.
Nauru, qui soutient le projet, compte 12 500 habitants et revendique une zone d'exploration minière de plus de 70 000 km2, appelé zone Clarion-Clipperton. Dans le passé, l'exploitation du phosphate avait fait de Nauru l'un des pays les plus riches au monde en termes de PIB par habitant. Mais cette manne s'est tarie, faisant apparaître sur l'île des paysages de désolation.
Questions environnementales
De leurs côtés, Palaos, Fidji et Samoa s'opposent à cette exploitation et insistent pour que les questions environnementales soient étudiées avant le démarrage des projets.
Une étude scientifique, en partie financée par The Metals Company et publiée début 2024, démontre que l'extraction des nodules peut potentiellement perturber le cycle du carbone. Mais le directeur général, Gerard Barron, réfute les conclusions, les qualifiant de "trompeuses".