Tous les vols internationaux à l'arrivée de Tontouta suspendus vendredi à minuit

Les liaisons aériennes à destination de la Nouvelle-Calédonie interrompues plus tôt que prévu. A minuit vendredi, plus aucun passager autorisé à entrer sur le territoire sauf dérogations, faute de places en confinement.
La nouvelle est tombée ce vendredi en fin d’après-midi, dans la stupéfaction générale. Contrairement à ce que l'on pensait suite aux annonces de jeudi midi, il a été décidé de fermer l’aéroport de la Tontouta aux arrivants dès minuit, ce vendredi. Le gouvernement a demandé à la compagnie Aircalin de suspendre tous les vols internationaux à destination de la Nouvelle-Calédonie. 
 

Confinement compliqué

Il n'a pas fallu longtemps pour réaliser que confiner tous les passagers descendant d'un vol international allait être très compliqué, voire impossible. Ce matin, le gouvernement annonçait déjà 342 personnes confinées à l'hôtel Méridien de Nouméa. Des centaines d'autres étaient attendues dans la journée, cette fois à destination du Nouvata.
 

Départs encore possibles

Selon le communiqué du gouvernement, «des dérogations exceptionnelles pourront être accordées (urgences sanitaires, sécurité, etc). Pour permettre aux non-résidents de retourner dans leur pays, le gouvernement a demandé à la compagnie Aircalin d’organiser leur rapatriement dans les meilleurs conditions et délais».
 

Les décisions qui ont été prises consistent à limiter, ou à supprimer temporairement, le nombre de Calédoniens qui veulent rentrer chez eux, puisque les centres d'hébergement sont particulièrement engorgés.
- Didier Tappero, dirigeant d'Aircalin

 

«Lien minimum»

On savait qu'il n'y aurait pas de liaisons aériennes "passagers" avec l'étranger au-delà de mardi prochain. Le maintien de certains vols à destination et en provenance de Paris a été annoncé mais pour du fret, d'éventuelles évacuations sanitaires ou des produits sanguins.
 

Aéroport Tontouta by Françoise Tromeur on Scribd

 

Les explications d'Aircalin

Le soir-même, le PDG d'Aircalin, Didier Tappero, était l'invité du JT. «Nous sommes la compagnie des Calédoniens, de la Nouvelle-Calédonie, et nous sommes totalement associés aux mesures qui sont prises pour lutter contre le coronavirus et éviter l'épidémie», a-t-il expliqué. «Les décisions qui ont été prises consistent à limiter, ou à supprimer temporairement, le nombre de Calédoniens qui veulent rentrer chez eux, puisque les centres d'hébergement sont particulièrement engorgés.»
 

Temporaire ?

«Ça ne vaut pas dire qu'ils resteront éternellement à l'extérieur. En liaison avec le gouvernement, nous travaillerons et nous verrons les vols qu'il nous est demandé de faire pour pouvoir rapatrier ces Calédoniens», a-t-il assuré.
 

Des retours à vide

Autre volet de la problématique, les visiteurs de passage en Calédonie qui doivent rentrer chez eux. «Pour les non résidents, nous allons opérer des vols. Ça veut dire qu'un certain nombre de vols seront opérés avec des passagers et reviendront vides, tant qu'il n'y aura pas de solution pour le confinement, la quatorzaine de passagers calédoniens revenant au pays.»
Son entretien avec Alexandre Rosada : 
©nouvellecaledonie
 

Manifestation 

Vendredi soir, la nouvelle a été accueillie par une cinquantaine de personnes rassemblées devant l'aéroport. Des gens de Bangou, la tribu de Païta la plus proche, ainsi que des habitants et travailleurs de Tontouta. Des manifestants qui auraient souhaité une suspension plus précoce des vols entrants, et qui étaient présents pour s'en assurer. 
 
 

«Un peu tard»

«Pour nous, c'est un peu trop tard», estime Gabriel Chérika, petit chef de Bangou, «parce que la maladie est arrivée mardi, ça a été dénoncé mercredi. Ils auraient pu fermer l'aéroport depuis la semaine dernière pour le bien de tout le pays.»
Gabriel Chérika au micro de Martin Charmasson :
©nouvellecaledonie