Quatre jours de plaidoiries, de témoignages et de retour sur un long supplice se sont achevés vendredi soir, devant une salle comble. Au terme du délibéré, les jurés ont répondu «Oui», pour l’ensemble des accusés, à la question spéciale. Celle qui ajoute à l’accusation de séquestration les circonstances aggravantes d’acte de torture et de barbarie. Une réponse qu’attendaient les avocats de la partie civile, à l’image de Jean-Jacques Deswarte .
Les faits qui ont été retenus sont des faits d'acte de torture et de barbarie. Ce qui correspond à la réalité de ce qu'[il] a vécu. C'est ça qui était le plus important. Ensuite, les peines, elles sont lourdes. Mais comment pourraient-elles ne pas être lourdes au vu de la gravité des faits qu'ils ont commis ? Sa vie est brisée. Et malgré tout, il conserve une dignité extraordinaire. Au moins, la réalité de ce qui a été vécu, de ce qui a été fait, des atrocités qui ont été commises : ça a été reconnu par les jurés de la cour d'assises.
- Maître Deswarte, avocat de la partie civile
La défense déplore la «question spéciale»
Une question spéciale qui a nourri les débats durant cette dernière journée de procès. Et qui est déplorée par les avocats de la défense, à l’image de Maxime Guerin-Fleury.On ne comprend pas comment les mêmes faits peuvent être qualifiés de violences sur une infraction, et d'acte de torture et de barbarie sur des faits de séquestration. Juridiquement, je ne vois pas comment cette décision a été rendue. Je pense qu'ils ont utilisé cette question subsidiaire pour aggraver les peines, non pas de mon client qui a été maintenue à vingt-cinq ans, mais celles [des clients de] mes confrères qui ont pris soit + deux ans, soit + un an.
- Me Guerin-Fleury, avocat de la défense
Les peines
Le réquisitoire de l'avocat général a en effet été suivi par les jurés, en ce qui concerne l'accusé poursuivi pour le viol de la victime durant ces longues heures d'horreur. Il a été condamné à vingt-cinq ans de réclusion criminelle. Avec une peine de sûreté équivalent aux deux-tiers de cette durée, et un suivi socio-judiciaire de sept ans.Appel ?
Les trois autres accusés ont écopé d'une condamnation plus lourde que ce qui était requis : dix-huit, dix-sept, et quinze ans de réclusion. Tous quatre pourraient faire appel dans les prochains jours.Le compte-rendu d'Alix Madec :
Fin du procès des bourreaux de David
«J'accepte cette sentence»
David, lui, se dit satisfait de la réponse judiciaire.Témoignage de la victime
J'attendais une réaction de la justice et j'accepte cette sentence. Je suis complètement satisfait. C'est une page qui tourne. Ça fait deux ans que j'attend ce moment. Je vais pouvoir reprendre mon métier et enfin arrêter de végéter, pouvoir passer à autre chose.
- La victime
Le compte-rendu de Caroline Antic-Martin et Laura Schintu :