L'aide financière pour les Calédoniens à rapatrier a été adoptée par le Congrès

Le Congrès s'est réuni en format de commission permanente pour respecter au mieux les mesures de précaution.
La séance très attendue de ce samedi, au Congrès, a permis de voter une aide financière exceptionnelle pour les résidents qui se sont retrouvés bloqués à l’extérieur de la Nouvelle-Calédonie.
C’est à l’unanimité des élus participant que la commission permanente du Congrès a adopté l'un des textes phares du jour. Celui sur l'aide financière exceptionnelle pour les résidents bloqués à l’extérieur «suite aux mesures destinées à lutter contre la propagation du Covid-19». Un coup de pouce de la Nouvelle-Calédonie pour des habitants confrontés à de multiples complications là où ils se trouvent immobilisés, sur tous les continents, sachant que les opérations de rapatriement pourraient prendre jusqu’à la mi-mai.
 
La commission permanente du Congrès en pleine crise Covid-19, le 11 avril 2020.
 

Au forfait

Cette aide se monterait à 7 000 F pour une personne voyageant seule et à 10 500 francs pour un couple, avec une majoration de 1 750 francs par enfant, par jour passé hors du territoire à compter du 31 mars 2020 jusqu’au jour du rapatriement. Ou, si la date de retour en Calédonie initialement prévue et mentionnée sur le billet d’avion est postérieure au 31 mars, à compter de celle-ci jusqu’au rapatriement. 
 

Plusieurs critères

Pour prétendre à cette aide, il faudra remplir plusieurs critères : durée de résidence, date d’émission du billet d’avion, durée de séjour hors Caillou à compter de la suspension des vols ou encore type de foyer fiscal. 
 
 

Le rapatriement pourrait coûter en tout plus d'1,5 milliard

En tout, le programme de rapatriement concerne autour de 1 900 personnes. Et la note risque d’être lourde si l'on prend en compte la réquisition des avions, le coût des quatorzaines en hôtels, ces aides financières ou encore l'achat de matériel médical. Pour donner un ordre de grandeur, Yoann Lecourieux, le membre du gouvernement en charge du budget et des finances, a évoqué, à la louche, une facture d’un peu plus d'1,5 milliard CFP. Même si l'estimation du coût dépendra également de la durée du confinement, a-t-il précisé.
 

Versement prévu à partir du 16 avril

Tour à tour, les élus ont évoqué la difficulté dans laquelle se trouvent nombre de ces personnes à rapatrier. Sonia Backès, membre de l’Avenir en confiance, a demandé à connaître l’échéance du versement des premières aides. Réponse du gouvernement : le 16 avril, en raison des délais de la paierie et de l’IEOM, l'Institut d'émission d'Outre-mer.
 
 

Aides provinciales

La province Sud, a précisé sa présidente, a financé dans l'intervalle des aides d'urgence à hauteur de 14,5 millions, qui concernent à ce stade 435 personnes. Victor Tutugoro (Uni) signalant que la province Nord a pour sa part dégagé une enveloppe de douze millions. A noter que les aides éventuellement versées par les provinces ou encore la Maison de la Nouvelle-Calédonie, pour le même objet, seront déduites du montant accordé. 
 

Difficile de rallier l'aéroport désigné par pays

Toujours pour l’Avenir en confiance, Brieuc Frogier a signalé le cas des Calédoniens qui se trouvent ailleurs qu’à Sydney, d’où partent les vols de rapatriement. Et qui n’ont pas toujours possibilité de louer des voitures en raison des consignes de sécurité entre les différents Etats australiens. A l’image des quelque 200 personnes bloquées du côté de Brisbane.
 

Capacité d'accueil des hôtels

Le gouvernement espère que cette situation pourra évoluer mais a précisé que les avions d’Aircalin n’étaient pour l'instant autorisés à se poser qu’à Sydney, et pas à Brisbane. Ce type de situation se retrouve ailleurs, par exemple en Nouvelle-Zélande ou à une échelle encore plus grande en Asie. L'exécutif a également rappelé un principe de réalité : après ce lundi de Pâques, les hôtels réquisitionnés atteindront rapidement leur pleine capacité d’accueil.
 
 

Le secteur bancaire étrillé

Du côté des indépendantistes, Caroline Machoro-Reignier de l’UC-FLNKS et Nationalistes, a adressé une pique aux banques. Etablissements qui, dit-elle, se comportent «comme des malheureux», alors qu'ils pourraient faciliter la situation de ces personnes bloquées. Une remarque peu appréciée du côté de l’AEC.
 

Pour des aides le plus juste possible

Charles Washetine (Uni) a rappelé qu’il était favorable à ces aides, tout en appelant à ce qu'elles soient le plus juste possible, entre une personne qui gagne 300 000 F par mois et celle qui touche le salaire minimum garanti.
 
 

A suivre, le chômage partiel

A la mi-journée, les élus ont repris les débats après une suspension de séance, sous la présidence de Philippe Michel (Calédonie ensemble) afin de s'attaquer à un gros morceau : le projet de délibération concernant les mesures de chômage partiel.