La population des îles Tonga est impactée à plus de 80% de après l'explosion volcanique et le tsunami qui a suivi, samedi 15 janvier. L'Organisation des nations unies (Onu) a mentionné, mercredi 19 janvier, que des évacuations sont en cours. Il faudra, par ailleurs, au moins un mois pour réparer le câble de communication sous-marin reliant Tonga au reste du monde.
"Toutes les maisons ont apparemment été détruites sur l'île de Mango et il ne reste que deux maisons sur l'île de Fonoifua" tandis que "des dégâts importants ont été signalés à Nomuka", a déclaré, à New York Stéphane Dujarric, le porte-parole de l'Onu. "L'évacuation des personnes sur ces îles est en cours", a-t-il précisé.
"Difficile d'atteindre les zones reculées"
"Les efforts de secours s'intensifient, mais il est difficile d'atteindre les zones reculées pour évaluer les besoins des personnes et fournir une assistance", a complété le porte-parole, en évoquant des "défis logistiques" et la problématique de protocoles anti-Covid très stricts dans les îles Tonga. Autant d'éléments qui pourraient compliquer l'envoi de personnels humanitaires.
La Royal New Zealand Air Force a fait décoller un Lockheed C 130 Hercules d'Auckland pour fournir du matériel de secours, de l'eau, des générateurs, des kits d'hygiène et des équipements de communication. Plusieurs navires sont également attendus aux Tonga. Le HMNZS Wellington apporte des équipements géologiques, des plongeurs et un hélicoptère pour faciliter les livraisons de fret.
Le navire support HMNZS Aotearoa achemine sur place d'importantes réserves d'eau. Il embarque également une station de désalinisation qui permet de produire 70 000 litres d'eau par jour. Il est attendu à destination, demain. Samedi, le HMNZS Canterbury, doit embarquer avec deux hélicoptères à bord.
La France prête à intervenir
L'ONU compte sur place 23 employés, dont 22 nationaux et une personne de nationalité étrangère, tous mobilisés dans le secours aux victimes de l'éruption du volcan et du tsunami. La France s'est dite "prête à intervenir pour répondre aux besoins les plus urgents de la population". Les Forces armées de la Nouvelle-Calédonie pourraient être sollicitées, via le dispositif de coordination régionale et d'assistance humanitaire Franz.
Outre le bilan des décès, revu à trois morts jusqu'à présent, "des blessés ont aussi été rapportés", a prévenu le porte-parole sans en préciser le nombre. Parmi les besoins humanitaires les plus urgents, figurent l'eau potable et la nourriture, en sus du rétablissement des liaisons téléphoniques et internet, a affirmé Stéphane Dujarric.
Quatre semaines pour rétablir la connexion avec Tonga
Il faudra au moins un mois pour réparer le câble de communication sous-marin qui relie ce pays voisin du Pacifique au reste du monde, a détaillé, le ministère néo-zélandais des Affaires étrangères. Le câblodistributeur américain SubCom explique que deux ruptures distinctes du câble ont été répertoriées. L'une est située à 37 km au large et l'autre sur un câble local proche du volcan, ce qui rend sa réparation difficile. Un navire de réparation est actuellement en route depuis la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L'opérateur de téléphonie mobile Digicel a rétabli certains services domestiques 2G de base. Il a réussi à rétablir les communications internationales et va commencer la distribution de cartes SIM gratuites :
L'opérateur Kacific, pourtant empêtré dans un conflit contractuel avec le gouvernement de Tonga, a été sollicité. "Nous n'avons pas encore eu de contact avec le gouvernement pour discuter de notre service", précise toutefois Christian Patouraux, directeur général de Kacific.
Le peu de communication vers l'extérieur de l'archipel est rendu possible grâce à quelques téléphones satellitaires, principalement détenus par les ambassades étrangères dans la capitale Nuku'alofa.
Par ailleurs, le pape François a adressé ses prières à l'attention de la population tongienne, révèle l'agence Catholic news agency :