Avenir de la Calédonie: l'UNI ne participera pas aux discussions à Paris

L'UNI a développé sa position lors d'une conférence de presse, jeudi 20 mai.

La confirmation et les explications ont été données jeudi : l’UNI ne sera pas représentée dans les discussions sur l’avenir institutionnel qui commencent à la fin du mois à Paris. Invités à titre personnel, ni Paul Neaoutyine ni Victor Tutugoro ne comptent faire le déplacement.

"Paul Neaoutyine et Victor Tutugoro, membres du groupe Leprédour et signataires de l’Accord de Nouméa, ne se rendront pas à Paris dans la forme et le calendrier qui ont été proposés unilatéralement par le Premier ministre." L’UNI a confirmé, jeudi 20 mai, son intention de ne pas participer aux discussions qui vont s’ouvrir dans quelques jours.

C’est la première fois depuis l’Accord de Nouméa en 1998 que l’Union nationale pour l’indépendance prend une telle décision et nous comprenons que cela ne soit pas compris par l’Etat, les partenaires et la population.

UNI

 

Pour une méthode "qui permet d'approfondir" les sujets

Plusieurs raisons sont avancées. Certes, "ces échanges sont importants pour le pays". Or, "pour nous conformer à la demande du FLNKS, nous plaidons en faveur d’une méthode de discussion qui permet d’approfondir les sujets sur l’avenir", a déroulé en conférence de presse Louis Mapou, chef de groupe au Congrès.

Et justement, a-t-il ajouté : "Nous avons beaucoup d'éléments qui nous ont été amenés par [les services de] l'Etat dans les travaux qu'ils ont produits ces derniers temps. Nous souhaitions les approfondir avant de nous engager dans une discussion beaucoup plus approfondie sur la manière dont on envisagerait (…) une démarche en faveur d'une souveraineté en partenariat avec la France."

Ecoutez Louis Mapou au micro de Medriko Peteisi : 

UNI et Paris, Louis Mapou

 

Le format de Paris ne nous convient pas, nous l'avons fait savoir. Mais nous avons fait savoir aussi que nous sommes toujours demandeurs de travaux avec l'Etat.

Louis Mapou, chef de groupe UNI au Congrès


Réunions bilatérales

L’UNI-Palika n’en démord pas, elle attend des réunions bilatérales avec l’Etat. "C’est le moyen le plus approprié pour échanger sur les implications du 'Oui'" à l’indépendance. Par ailleurs, a déclaré Louis Mapou, "les échanges que nous avons eus ces derniers jours avec l’Etat ne sont pas faits pour nous rassurer, il y a un certain nombre de choses qu’on a du mal à saisir"

Calendrier référendaire…

Expliquant cette absence, l’UNI avance comme "autre préoccupation" le calendrier référendaire. Pour la dernière consultation prévue par l’Accord de Nouméa, le courant indépendantiste privilégie une date fin 2022 : "Ce serait une erreur politique d'organiser le référendum en fin d'année."

…et 17e gouvernement

Sans oublier l’absence de consensus pour doter le dix-septième gouvernement d’un président qui lui permettra d’entrer en exercice. "Aller comme ça à Paris, alors que ce dix-septième gouvernement n'est toujours pas en place ? C'est la crédibilité-même du Front qui est en jeu", déclare Victor Tutugoro, porte-parole du groupe UNI au Congrès.

Victor Tutugoro au micro de Medriko Peteisi :

UNI et Paris, Victor Tutugoro


Séminaire à La Foa

En attendant, l’UNI continue sa programmation politique. Elle organise, samedi 22 mai, un séminaire au centre socio-culturel de La Foa, pour évoquer les enjeux de la prochaine consultation.

Le compte-rendu de Dave Wahéo-Hnasson et Gaël Detcheverry :


"Regrettable"

Dans la soirée, le ministre des Outre-mer qualifiait de "regrettable" cette décision, une réaction à lire ici. Ajoutons que Louis Mapou était vendredi l’invité de la matinale radio.