Défilé de personnalités loyalistes calédoniennes, ce jeudi matin heure de Paris, place Beauvau. Et environ deux heures plus tard, les représentants du camp non indépendantiste quittaient le ministère de l’Intérieur en exprimant une certaine satisfaction globale après leur rencontre bilatérale avec l’Etat. En l’occurrence Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer dont la venue sur le Caillou a été confirmée (ce serait fin novembre / début décembre), et Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer.
"C'est le début, pas la fin"
Autour de la table, des élus Loyalistes, Avenir en confiance et Calédonie ensemble. A la sortie, la satisfaction semblait prédominer. "On a salué les prises d’initiative de l’Etat : le ministre délégué Carenco qui a relancé le dialogue, même si c’est compliqué comme souvent en Nouvelle-Calédonie, et le maintien de ces réunions à Paris", a relaté Gil Brial au nom du groupe Loyalistes. "Ce qui est important, c’est d’enclencher le processus de sortie de l’Accord de Nouméa. Ça va être un chemin qui va être long, qu’on doit faire en compagnie des indépendantistes. Aujourd’hui, formule le président du Mouvement populaire calédonien, c’est le début, ce n’est pas la fin. On ne va pas avoir des conclusions."
L’objectif est de commencer cette démarche, d’avancer et de laisser la porte ouverte pour que les indépendantistes puissent nous rejoindre et qu'on soit en mesure de proposer dans un an un vrai projet de société aux Calédoniens.
Gil Brial, Loyalistes
"Une volonté d’avancer sur le sujet calédonien"
"C’est un engagement de l’Etat qu’a traduit le ministre, une volonté d’avancer sur le sujet calédonien", retient de son côté Virginie Ruffenach, présidente du groupe Avenir en confiance au Congrès.
Il est dans son rôle, après les trois référendums, de réunir l’ensemble des partenaires, avec la volonté que demain, on puisse travailler sur un calendrier et une méthode.
Virginie Ruffenach, Avenir en confiance
"Avec une façon de voir les choses très pragmatique, renchérit la vice-présidente du Rassemblement-LR, en nous disant que la réforme des institutions n’est pas une fin en soi, mais qu’il faut qu’on voit l’objectif de cette réforme pour rendre la Nouvelle-Calédonie plus efficace pour l’ensemble de ses habitants. On a une parole rassurante, de ce point de vue. C’était important pour nous, aussi, de déposer, avec le groupe Loyalistes, une déclaration commune qui reprenne nos fondamentaux, les points sur lesquels nous ne voulons pas discuter ».
Le document a été remis aux ministres par les représentants des Républicains calédoniens, du Rassemblement-LR, de Générations NC, et du Mouvement populaire calédonien. Il entend affirmer "leurs valeurs fondamentales" :
- "le respect du choix des Calédoniens de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France et le refus de toute indépendance";
- "un statut définitif dans la République";
- "l'ouverture du corps électoral aux élections";
- "tous les Calédoniens au centre du dispositif";
- "un système institutionnel démocratique et équitable";
- "des institutions gouvernables et efficientes";
- "un accord politique accompagné d'un volet économique".
"On ne pouvait pas espérer mieux"
"On ne pouvait pas espérer mieux", s'est quant à lui réjoui Philippe Gomès à l'issue de la bilatérale. Le président de Calédonie ensemble décrit "un état d’esprit très constructif, très ouvert, très volontariste de la part des ministres. Prêt à aller de l’avant. Considérant qu’évidemment, l’absence des indépendantistes est regrettable mais c’est une étape sur le chemin et dès la fin du mois de novembre, ils seront là, ils seront sur place pour une nouvelle fois remailler les fils du dialogue."
On sort extrêmement heureux de cette réunion de travail, rassurés, confiants. On a trouvé un état d’esprit formidable, ouvert.
Philippe Gomès, Calédonie ensemble
Avant même le rendez-vous, les indépendantistes n'ont pas manqué de réagir. Dans un communiqué, le Palika, par exemple, "s'interroge sur la portée politique de ces échanges en l'absence du FLNKS et de représentation indépendantiste".
Le point avec Shéïma Riahi et Mourad Bouretima :