Elle revient de Paris. Invitée du journal télévisé ce dimanche, la présidente du groupe Rassemblement au Congrès a évoqué la démarche menée par plusieurs élus non-indépendantistes auprès des parlementaires.
Mission de "sensibilisation"
Leur mission, "sensibiliser l'ensemble des élus nationaux" autour des projets de loi qui concernent la Nouvelle-Calédonie. “Nous avons fait le travail nécessaire”, estime Virginie Ruffenach, fervente adepte d'un corps électoral dégelé. Le texte sera examiné par le Sénat à compter du 20 mars. Celui sur le report des provinciales passe à l'Assemblée nationale le 18 mars.
Décision de 1985
Il faut aller plus loin et revoir la répartition des sièges boulevard Vauban, répète-t-elle. Si l'avis du Conseil d'Etat ne voit pas d'urgence à modifier cette clé de répartition électorale, l'invitée du JT cite "plus fort" : une décision du Conseil constitutionnel "qui, en 1985, avait censuré une surreprésentation des îles et du Nord".
Réponse à Georges Naturel
Sur ce double sujet, du dégel et du Congrès, le sénateur Georges Naturel a appelé à "unir les parlementaires calédoniens des formations non indépendantistes sur un amendement unique". Or, un premier amendement a été déposé par le sénateur Pierre Médevielle, comme l'ont salué les Loyalistes et le Rassemblement. Dans ce contexte, Virginie Ruffenach renvoie Georges Naturel au rôle qu'il aurait joué dans l'élection du premier sénateur indépendantiste. “Moi, j’appelle à une unité des non-indépendantistes pour que l’amendement qui est posé (…) fasse l'objet d'un soutien (…) L'objectif est qu'il n'y ait pas un amendement concurrent qui vienne diviser les voix au Sénat."
Discussions entre partenaires
À la question des discussions avec l'Union calédonienne, que l'UC a gelées, la vice-présidente du Rassemblement confirme leur prochaine reprise. "Mais je veux aussi dire aux Calédoniens qu'il n'y aura pas d'accord au prix de l'indépendance alors qu'ils ont choisi autre chose, au prix d'une Calédonie dirigée par des indépendantistes alors que la majorité ne représente pas cela."
Autre sujet politique, l'opposition réaffirmée aux réformes fiscales portée par le gouvernement Mapou. "Plus vous taxez, plus vous faites fuir et moins vous avez d’investisseurs."
Nickel : "une mécanique totalement schizophrène"
Un gouvernement que Virginie Ruffenach critique sur la gestion de la crise nickel. "Le président Mapou vient nous présenter des mesures de chômage partiel (…) Dans le même temps, cette semaine, la majorité indépendantiste convoque au Congrès les commissions sur la taxation, exportation et extraction en matière de nickel. D'un côté, on essaie de trouver des fonds pour les chômeurs dans le domaine minier. De l'autre côté, on continue de taxer ces entreprises (…) On est dans une mécanique totalement schizophrène."
J'appelle en responsabilité les élus du Nord à s'engager dans le pacte nickel et à participer à ce sauvetage (…) Il faut que nous signions ce pacte, c'est une question de survie.
Virginie Ruffenach, Rassemblement
Quid d'un repreneur chinois ?
Et cette réponse à un internaute. Si un industriel chinois manifeste son intérêt à reprendre une usine de nickel, quelle serait la réaction de l'élue ? "La question est difficile. D’un côté, la Chine, nous le savons, fait de la colonisation économique dans toute notre région (…) et le système chinois n’est pas un modèle de développement que je souhaite pour la Nouvelle-Calédonie. Dans le même temps, on a d'autres possibilités que les acteurs chinois à condition de permettre les conditions pour que cet actionnaire arrive."