Ce que l’ouverture du marché à l'internet par satellite pourrait changer

Extrait d'une vidéo expliquant comment installer une parabole d'accès à l'internet par satellite.
Ce mercredi, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a adopté un avant-projet de loi visant à ouvrir le marché de l’accès à internet à la concurrence. Le texte devrait être présenté au Congrès début 2024. S’il est voté, les Calédoniens et les personnes de passage sur le territoire ne dépendront plus de l’OPT pour leur connexion, qui pourra se faire par satellite.

L'avant-projet de loi étudié ce mercredi par le gouvernement est “historique”, souligne Christophe Gygès, en charge du numérique. “C’est la première fois que l’on modifie le code des télécoms pour ouvrir à la concurrence.” Si le texte est adopté par les élus du Congrès, l’OPT pourrait perdre une partie de son monopole. Il conserverait celui de la téléphonie. Mais pourrait avoir des concurrents sur le marché de l’accès à internet.  

Une connexion facilitée pour ceux qui ne font que passer par la Nouvelle-Calédonie 

Le gouvernement souhaite qu’on puisse l’ouvrir aux opérateurs satellitaires”, précise Christopher Gygès. Objectifs : “donner du choix aux Calédoniens et apporter un nouveau service, complémentaire à celui de l’OPT”, aux entreprises, aux associations, aux travailleurs et à tous ceux qui vivent en itinérance.

Je pense notamment aux pêcheurs, quand ils sont dans la zone économique de la Nouvelle-Calédonie, et aux croisiéristes, obligés de couper leur service internet quand ils sont en Nouvelle-Calédonie, puisqu’on est en zone de monopole.”  

 

Une alternative pour les habitants de zones blanches 

Autre intention du gouvernement : apporter une solution aux habitants des zones qui ne sont pas couvertes par Internet. “Les opérateurs satellitaires sont une réelle réponse pour ces zones qui nécessiteraient énormément d’investissements si on devait les couvrir en fibre”, indique Christopher Gygès.

Début octobre, l’OPT, qui ne souhaite pas s’exprimer pour le moment, annonçait que la fibre optique serait déployée sur 75% du réseau du territoire fin 2023. Et que 100% des abonnés seraient raccordés à l’horizon 2025. “Il reste encore beaucoup de travail à faire puisque ce sont quelque part les endroits les plus reculés qui restent à câbler”, expliquait Olivier Amat, directeur des télécommunications à l’OPT. Des lieux souvent peu peuplés, où l’OPT rencontre des difficultés pour la réalisation des travaux préalables ou des problèmes d’accès au foncier. 

Une nouvelle source de revenus pour la Nouvelle-Calédonie ? 

Un opérateur, Starlink, a déjà déposé une demande pour intégrer le marché calédonien. C’était il y a quelques mois, informe Christopher Gygès. “Elle avait été refusée parce qu’on était en zone de monopole. Si ce texte est définitivement adopté au Congrès, tous les opérateurs pourront candidater.”   

L’idée est aussi que ça bénéficie à la Nouvelle-Calédonie via une redevance qui sera pratiquée sur les fréquences attribuées aux opérateurs.” Des opérateurs à qui il serait demandé d'avoir “un représentant local pour faire l’intermédiaire et amener des recettes fiscales au budget de la Nouvelle-Calédonie”. 

Le texte devrait être présenté au Congrès début 2024.