Comité des signataires : le deuxième référendum pourrait avoir lieu le 30 août ou le 6 septembre 2020

A l'issue du dix-neuvième Comité des signataires.
Après plus de quinze heures, Edouard Philippe a livré depuis Paris le compte-rendu du dix-neuvième Comité des signataires. Il y est question de la date possible pour le deuxième scrutin, des pistes pour améliorer l'organisation, de l'éventuelle troisième consultation et de mesures économiques.
C’est après minuit, heure de Paris (vers 10h15 du matin pour la Calédonie) que le Premier ministre a fait sa déclaration finale suite au Comité des signataires. Une dix-neuvième réunion qui s’est attardée jusqu’au milieu de la nuit

Compte-rendu radio de Serge Massau :

Comité des signataires, compte-rendu


Reportage télé par Henri Hélie et Albane Lussien : 
©nouvellecaledonie
 

«Esprit de responsabilité»

Edouard Philippe a évoqué le «profond esprit de responsabilité» et la «gravité» des participants pour ce qui n'est pas un Comité des signataires comme les autres, dans la foulée du premier référendum mais aussi des élections provinciales de mai dernier.

Le live Twitter à revoir :  

La date du deuxième référendum

Premier enseignement : le Premier ministre annonce qu'il va proposer la date du 30 août ou celle du 6 septembre 2020 pour la deuxième consultation sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie. Une date qui serait fixée précisément dans les quinze jours prochains. Rappelons que ce sujet en particulier était très polémique à l'approche du Comité.
 

Modalités

Edouard Philippe s'est ensuite attardé sur les modalités d'organisation, qui doivent pour certaines être ajustées :
• le vote par procuration («Nous allons proposer un dispositif plus souple pour celles et ceux qui sont hors de Calédonie») ;
• les bureaux de vote décentralisés pour les électeurs des Loyauté présents sur la Grande terre, dont le fonctionnement peut être amélioré;
• idem pour le processus d'inscription sur la liste référendaire le jour-même.
 
4 novembre 2018, vote aux bureaux décentralisés pour les électeurs loyaltiens.


Liste électorale : un dispositif spécifique

Concernant une éventuelle révision de celle-ci, «avec la révision annuelle de 2020, nous pourrons actualiser la liste électorale spéciale pour la consultation», a formulé le chef du gouvernement. Il s'avère qu'après des échanges longs et musclés, il a été question d'un dispositif spécifique pour les jeunes majeurs natifs, de statut de droit commun, ayant au moins trois ans de résidence : ils seront identifiés, contactés et accompagnés dans leurs démarches d'inscription.
 

Information sur l'après

Le Premier ministre a évoqué l'information des électeurs sur les implications du référendum. Pour celui du 4 novembre, l'Etat avait diffusé un document de trois pages sur les deux scenarii. «Nous avons décidé, constaté, qu'on pouvait faire mieux», a dit Edouard Philippe. «Nous allons mieux préciser cette information. Peut-être faudra-t-il être plus explicite sur les questions qui se poseront en cas de victoire du oui ou de victoire du non.» Les forces politiques seront associées à l'élaboration et la rédaction de ce document didactique, à travers des réunions «bilatérales» et «plénières».
 
Les membres de la commission de contrôle de l'organisation et du déroulement du référendum d'autodétermination.
 

Observateurs

«Concernant la mission d’observation d’experts internationaux», lit-on dans le relevé de conclusions, «le Comité des signataires sollicitera, pour la consultation de 2020, une mission d’experts auprès du secrétaire général des Nations unies, invitée par le Gouvernement, et une mission du Forum des îles du Pacifique» si demande en est faite au gouvernement calédonien. Par ailleurs, le Comité des sages sera reconduit.
 

Contrats de développement

Edouard Philippe est revenu sur les décisions en matière d'économie - déjà évoquées par Thierry Santa, commentées par Philippe Michel mais énoncées en l'absence de l'UC-FLNKS et Nationalistes. «Nul ne conteste que la Calédonie traverse depuis plusieurs années des difficultés économiques», a posé le Premier ministre. Des discussions devraient être lancées pour prolonger d'un an les contrats de développement entre l'Etat et les collectivités calédoniennes, à hauteur de 9,4 milliards CFP. Il a également annoncé la mobilisation de nouvelles sources de financement. Et confirmé la mise en place de la BPI, banque publique d'investissement. 
 
A Paris lors du XIXe Comité des signataires.
 

Thématiques

L'accent sera mis, dans ces contrats de développement, sur les projets en faveur de la jeunesse, de la transition écologique, de l'aménagement et du rééquilibrage. Edouard Philippe qui a parlé de «développer des outils de politique monétaire pour assurer que le réseau bancaire de la Nouvelle-Calédonie dispose bien des instruments de financement adaptés».
 

L'«enjeur majeur» d'une troisième consultation

L'éventualité d'une troisième consultation comme le prévoit l'Accord de Matignon a enfin été discutée. «L'horizon, c'est enfin s'attacher à l'après-deuxième référendum», a rapporté Edouard Philippe à la presse. «Nous avons exclu que cette troisième consultation puisse être organisée entre le milieu du mois de septembre 2021 et la fin août 2022». Il s'agit de «bien distinguer les échéances électorales nationales» (les présidentielles sont prévues en avril 2022, avant les législativeset celles propres au Caillou. Et ce d'autant plus que les participants au comité se sont accordés sur l'«enjeu majeur» de ce troisième passage aux urnes.

Découvrez ci-dessous le texte du relevé de conclusions : 

XIXe Comité des signataires, relevé de concusions by Françoise Tromeur on Scribd


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