Couverture d’abus pédophiles en Australie : la justice annule la condamnation d’un ex-archevêque

La justice australienne a annulé ce jeudi la condamnation à un an de prison d'un ancien archevêque pour avoir couvert des agressions pédophiles. Philip Wilson avait été reconnu coupable en mai dernier d'avoir dissimulé les agressions commises dans les années 1970 par un prêtre pédophile notoire.
Philip Wilson, 68 ans, s’était abstenu de dénoncer les accusation portées contre le prêtre Jim Fletcher. Il était ainsi devenu l'un des ecclésiastiques les plus hauts placés dans la hiérarchie catholique mondiale à être condamné pour avoir couvert des agressions pédophiles. Le pape avait accepté fin juillet sa démission.
L'ancien archevêque d'Adélaïde avait été autorisé à purger sa peine à domicile.
 

Des incohérences et un doute raisonnable 

Un juge du tribunal de Newcastle, en Nouvelle-Galles du Sud, a estimé que le pourvoi formé contre sa condamnation par l'ecclésiastique était fondé.
"Il n'existe pas de fondement véritable sur lequel je pourrais m'appuyer pour rejeter les preuves présentées" par l'intéressé, a déclaré le juge Roy Ellis.
Le juge a relevé des "incohérences" dans des déclarations d'une victime sur une conversation qu'il aurait eue avec le père Wilson au sujet des abus. Le "tribunal n'a pu être convaincu au-delà du doute raisonnable que cette conversation ait vraiment eu lieu".
 

Des accusations toujours démenties

Lors du procès, le fait que Fletcher, mort en prison en 2006, ait abusé d'enfants n'a pas été mis en doute. Le tribunal s'était focalisé sur la question de savoir si Philip Wilson, qui était prêtre à l'époque, était au courant.
Il a toujours démenti ces accusations et avait initialement refusé de démissionner. L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull avait réclamé son limogeage au Vatican.
Philip Wilson avait officié comme prêtre en Nouvelle-Galles du Sud avant d'être nommé évêque de Wollongong en 1996 par le pape Jean Paul II. Cinq ans après, il devenait archevêque.
 

Les excuses de l’Australie aux victimes

En octobre, le Premier ministre Scott Morrison a présenté les excuses de l'Australie pour avoir échoué dans sa mission de protection des enfants victimes d'agressions dans les diverses institutions du pays.
Il réagissait aux conclusions d'une commission d'enquête royale sur les réponses institutionnelles aux crimes de pédophilie.
Pendant cinq ans, celle-ci avait entendu plus de  15.000 victimes livrer des récits douloureux d'abus commis dans des églises, des orphelinats, des clubs de sport ou des écoles, souvent des dizaines d'années auparavant.
L'église catholique australienne s'est engagée à ne plus jamais tolérer les agressions pédophiles en son sein.

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