Reprise des points presse Covid au gouvernement, après un week-end de pause. Une séance consacrée aux questions sanitaires puis à l'enseignement (lire ici). La vice-présidente, Isabelle Champmoreau, a commencé par annoncer le dernier bilan officiel. Ce dimanche, trois décès supplémentaires ont été déplorés, ce qui porte à 25 le nombre de morts liés à la pandémie depuis le début de cette crise.
Le nombre de cas positifs est désormais de 3 603 cas, dont 72 nouveaux. "Hier, 39 patients étaient en réanimation et 249 étaient hospitalisés en unité Covid", a déclaré la membre du gouvernement. L'âge moyen des personnes en réanimation est de 59 ans. Environ 150 personnes se trouvent en hospitel. Et ce week-end, la Nouvelle-Calédonie a décompté 2 350 vaccinations. A ce stade, presque 47 % de la population totale a reçu une première dose. 29 % a un schéma vaccinal complet.
Un bilan déjà très lourd
Le président de la commission médicale d'établissement à Gaston-Bourret est revenu sur la situation critique qu'a vécue le Médipôle ce week-end. "Le bilan du CHT est assez édifiant, a-t-il déclaré. Nous avons ouvert plus de 320 lits Covid", sachant que l'hôpital en compte 500 en tout. Ce lundi, 260 lits étaient occupés par des patients.
Nous avons consommé ce week-end en 24 heures la totalité de ce qu'on utilise en temps normal en une semaine, en oxygène.
Le coordinateur du dispositif hospitalier a détaillé différentes mesures déjà prises, pour couvrir tous les aspects de la prise en charge des patients Covid. "La mobilisation doit être générale. Elle comprend aujourd'hui le personnel de l'hôpital mais pas seulement. La DSCGR et toutes les structures de santé du territoire sont sur le pied de guerre", a t-il poursuivi en continuant : "On a besoin de travailler le retour à domicile. On a besoin de travailler l'accompagnement post Covid."
Appel à la solidarité
Et d'appeler à l'aide les infirmières libérales (qui peuvent se signaler à la DASS à ce mail : alerte.dass@gouv.nc) : "Nous avons besoin qu'elles créent un réseau sectorisé d'infirmières." Concernant la tarification, "ces questionnements ne doivent plus avoir lieu", estime le médecin.
Il est temps que l’ensemble des acteurs de terrain se mobilisent. Les équipes [médicales] sont déjà à genoux.
Pour Thierry de Greslan, cette solidarité doit aussi se faire à domicile. "On ne peut pas laisser les enfants de personnes malades sans surveillance", estime le médecin pour qui la Calédonie traverse "une crise majeure qui demande beaucoup de lien social".
Le Médipôle face au tri des patients
Alors que les malades atteints du Covid ne cessent d'affluer au CHT, "on est déjà obligés, pour certains, de faire des choix", a confié le Dr de Greslan, au sujet des patients à sauver. Pour ce faire, "un très gros travail" a été réalisé sur les questions d’éthique "pour accompagner chaque médecin, chaque famille, dans ces choix difficiles de tri. Pour pouvoir offrir les meilleures chances aux personnes qui vont pouvoir en bénéficier".
Pour certains de ces malades, et essentiellement les non vaccinés, "le fait d'avoir trop de facteurs de comorbidités ou un âge trop avancé ne permettra pas une réanimation correcte", a indiqué le président de la CME du CHT qui a évoqué l'existence d'une précédure "écrite" et "largement diffusée".
Fin de vie à domicile
Pour les cas très sévères d'emblée, qui ne peuvent bénéficier de réanimation, et lorsque cela est souhaité par le patient et la famille, les fins de vie à la maison sont désormais possibles. Depuis ce lundi 20 septembre, une structure de soins palliatifs a été mise en place à domicile, avec le CHS et le CHT. C'est au médecin traitant de demander cet accompagnement spécifique pour les familles.
Il ne faut pas laisser les gens seuls, même s'ils ne peuvent pas aller à l'hôpital. Ils peuvent être accompagnés par une équipe dédiée avec un médecin, une infirmière et une psychologue.
Lever les doutes vis-à-vis du vaccin
Face à une fréquentation plus faible des centres de vaccination ces derniers jours, et aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux, le Dr de Greslan a souhaité lever les doutes sur de prétendus risques de mortalité liés au vaccin. "A l'hôpital, nous voyons des gens mourrir, non pas des vaccins, mais du Covid."
Le coordinateur du dispositif hospitalier a rappelé que "les seules personnes qui ont des durées courtes de séjour, sont les rares personnes vaccinées [et hospitalisées en unité covid]". "L'immense majorité" des malades sont des personnes "non vaccinées".
Les effets du confinement attendus
Outre la vaccination, le médecin a insisté sur l'importance du respect du confinement "partout, sur toute l’île". Les autorités craignent en effet "une vague dans le Nord".
On est encore dans l'afflux de patients contaminés avant le confinement. On espère avoir un effet du confinement d'ici la fin de la semaine.
Des efforts accuentués au Mont-Dore
Isabelle Champmoreau, la vice-présidente du gouvernement, a annoncé la mise en place d'actions particulières au Mont-Dore pour rapprocher la vaccination de la population. Avec aujourd'hui, lundi 20 septembre, la possibilité de se faire vacciner à l’antenne de proximité de la mairie à Saint-Louis. Même chose demain, mardi 21 septembre, au plateau sportif de la Briquèterie, au Vallon-Dore.
La synthèse diffusée par le gouvernement :
Le compte-rendu de Martin Charmasson