Covid-19 : au point presse du 14 septembre, l’annonce de deux nouveaux décès, le CHT en surchauffe

La Nouvelle-Calédonie déplore désormais quatre décès liés à la pandémie, après l'annonce de deux nouvelles morts. Deux personnes âgées, atteintes de comorbidités. AU point quotidien du gouvernement, il a aussi été beaucoup question d'organisation pour faire face au nombre de patients Covid +.

La nouvelle a été annoncée d'entrée au point quotidien du gouvernement. Deux autres personnes âgées sont mortes, dans la nuit de lundi 13 à mardi 14 septembre, des suites de la pandémie de Covid en Calédonie. Elles souffraient de comorbidités, n'étaient pas vaccinées et avaient, on l'a appris ensuite, plus de 80 ans. Cela porte à quatre le nombre de décès survenus depuis le début de cette crise. 

Ce point presse était tenu par le porte-parole Yannick Slamet, et le Dr Thierry de Greslan qui préside le conseil médical d'établissement au CHT.

C'est une épreuve que nous traversons tous. Une fois le patient décédé, on ne peut pas permettre aux familles de le voir, c'est très dur. On va faire tout notre possible pour appeler avant que ça se produise quand on peut le prévoir pour que les familles puissent venir dire adieu.

Dr Thierry de Greslan, CHT

 

329 cas en 24 heures, quinze malades en réanimation

Point sanitaire du 13 septembre au soir.

Le président du CME l'a aussi annoncé : "On a admis cette nuit plus de soixante patients dans l’hôpital, portant à plus de 115 le nombre de patients hospitalisés aujourd’hui au Médipôle dans les secteurs de médecine, et quinze malades en réanimation."

C’est une catastrophe sanitaire qui s’annonce.

Dr de Greslan

    Il a poursuivi. "Le nombre (…) de cas qui arrivent aux urgences est très important, il va se poursuivre aujourd’hui. Sans saturation des urgences malgré tout, même si le travail est extrêmement difficile. Il faut savoir que nos urgentistes sont déjà fatigués, que les équipes font énormément. Les paramédicaux, les médecins. Ils sont fatigués, mais prêts et déterminés." 

    Si les hospitalisations sont aussi nombreuses, a-t-il précisé, c’est parce que les patients, la plupart du temps "oxygénorequérants", arrivent dans un état préoccupant. "Nous avons prévu 170 lits d'hospitalisation à 14 heures, nous en avons 115 qui sont utilisés. Nous avons prévu vingt lits de réanimation aujourd'hui, nous en avons déjà quinze qui sont utilisés." 

    La saturation est proche, très proche et nous allons devoir augmenter nos capacités.

    Dr de Greslan, CHT

     

    En mode "hospitel"

    Pour cela, il y a l'ouverture de nouveaux lits, mais aussi le recours à des hôtels, qui accueillent déjà une cinquantaine de patients en lien avec la Sécurité civile, et ont une capacité potentielle de plus de 500 places. Fonctionnement : un infirmier pour 25 patients, avec des passages quotidiens de l'infirmier, un médecin sur place et un coordinateur au CHT. "Une très grosse organisation sur laquelle on travaille depuis vendredi." Dans le Nord, trois hôtels ont été requisitionnés à Koné, Koumac et Poindimié. 

    "A quoi servent les hôtels réquisitionnés ? A placer des patients sous surveillance. Le Covid peut s'aggraver au bout de cinq à sept jours après l'apparition des premiers symptômes, avec parfois une atteinte pulmonaire. On doit la dépister. Il vaut mieux la dépister en hôtel, dans une structure organisée avec des équipes formées, que laisser les gens à la maison."

    Un numéro a été mis en place pour assurer la coordination avec les généralistes, qui peuvent demander le placement d'un de leurs patients en surveillance en hôtel quand il ne justifie pas l'utilisation de l'oxygène. Attention à ne pas réagir tardivement ! Et ce conseil répété à plusieurs reprises : prendre d'abord conseil auprès de son médecin traitant.

    Je demande à tous les Calédoniens qui ont des symptômes évocateurs de Covid de contacter leur médecin généraliste aujourd'hui.

    Dr de Greslan

     

    "Une organisation très originale"

    En projet, une plate-forme téléphonique pour répondre aux questions de patients Covid +. Et de rappeler les règles de confinement à domicile, pour les centaines de personnes concernées : rester dans une chambre seule, isolé, avec repas fourni, sans contact avec le reste de la famille, sans mélange de linge... Le médecin évoque "une organisation très originale" en cours de mise en place.

    Dans cette guerre, on aura des patients qui vont mourir. On va vivre des situations dramatiques. Mais on a aussi de l'espoir parce que si les patients sont bien triés entre l'hôpital et l'hôtel, ce qui est une construction originale, on pourra les gérer mieux.

    Dr de Greslan


    Une organisation en cours d'extension au Nord et aux îles. Le CHN, par exemple, est en train de monter son unité Covid.

     

    Le Médipôle a besoin de médecins et d'infirmiers volontaires

    Thierry de Greslan a lancé un besoin à renforts humains. Non pas de façon ponctuelle, comme le pourront les participants à la "réserve sanitaire" souhaitée par le gouvernement, mais sur la durée.

    • "Nous avons besoin de volontaires médecins, vaccinés, pour nous aider à [nous] occuper des patients." Contacter la direction des affaires médicales du Médipôle. "On ne mettra pas de médecin non vacciné dans les six unités Covid que nous avons actuellement."
    • "On va avoir besoin d'infirmières, vaccinées aussi, pour renforcer nos équipes paramédicales. Dans le cadre du Covid, avec des malades - hors réa - malgré tout lourds, sous oxygène, le temps d'habillage, le temps de gestion des malades est plus long, on va avoir besoin de recruter des infirmières."

     

    On est en situation de guerre. La Nouvelle-Calédonie a besoin de toute la solidarité des Calédoniens pour surmonter cette grave crise.

    Yannick Slamet, porte-parole du gouvernement

     

    Accès aux tests TROD dès mercredi

    Autres annonces : "les tests antigéniques récupérés au niveau de la DASS sont en cours de distribution dans les pharmacies. Les protocoles sont écrits et très vite, les médecins généralistes seront en mesure de faire les TROD dans leur cabinet". 

    Yannick Slamet a renchéri : dès ce mercredi, les personnes qui présentent des symptômes, ou qui ont été en contact avec une personne positive au virus, "pourront réaliser les TROD en pharmacie, et auprès des professionnels de santé (médecins, infirmiers à domicile, kiné et chirurgiens-dentistes)". Des tests gratuits, permettant un résultat dans les quinze minutes (sans engorger les centres de dépistage).

     

    "Un tout petit ralentissement" dans l'élan de vaccination

    Nouvel appel pressant à la vaccination. Le porte-parole évoque en la matière "un tout petit ralentissement". D'où ce message : "il ne faut surtout pas relâcher." Le représentant du CHT n'a d'ailleurs pas mâché ses mots : "La vaccination est le seul point sur lequel nous devons mettre massivement notre énergie en dehors de l'hôpital. Si on met les patients en hôtel, c'est aussi pour libérer du personnel pour renforcer la vaccination."

    Les malades qui vont mourir seront essentiellement les malades non vaccinés. Les malades les plus lourds sont non vaccinés (…) On aura des décès chez les vaccinés, aussi, parce qu'on a des comorbidités très importantes.

    Dr de Greslan 

     

    Couvre-feu jusqu'au 27 septembre

    Ce rappel, aussi : entrée en vigueur d'un couvre-feu dès ce soir. De 21 heures à 5 heures du matin, tout déplacement interdit sauf pour des motifs professionnels impérieux ou des urgences médicales. Cela sera valable jusqu'au lundi 27 septembre à minuit. Selon la façon dont il se passera, et la façon dont la situation sanitaire évoluera, "la discussion se fera sur le prolongement du couvre-feu et la poursuite du confinement", a répondu Yannick Slamet.

    Unité mobile

    Egalement appris lors de ce point presse, la mise en place prochaine d'une unité mobile de prise en charge des patients, qui va aller, notamment pour les personnes les plus aller âgées, auprès des domiciles et des Ehpad. "C'est un travail conjoint entre le CHS et le CHT, a précisé le Dr de Greslan. Ça concernera aussi les personnes à haute fragilité, comme les personnes à mobilité réduite."

    Tout cela a un coût. On est en train d'évaluer le coût de cette crise. Selon les premiers calculs, mais on est encore au stade de l'évaluation, je pense que ça ira au-delà de vingt milliards. Reste à trouver les financements.

    Yannick Slamet, porte-parole du gouvernement

     
    La synthèse du point presse par le gouvernement :