Covid-19 : ce qu’il faut savoir sur le couvre-feu en Nouvelle-Calédonie

Premier soir de couvre-feu, à Nouméa, le 14 septembre.
Interdiction de se déplacer en Nouvelle-Calédonie entre 21 heures et 5 heures du matin, sauf pour un motif impérieux lié au travail ou à une urgence médicale. C'est le couvre-feu, entré en vigueur le 14 septembre et prolongé jusqu'au 4 octobre, pour tenter de freiner la propagation du coronavirus.

Huit jours après avoir plongé brutalement dans l'ère du coronavirus, sept jours après s'être reconfinée, la Nouvelle-Calédonie passait au couvre-feu. Voilà ce qu'il faut en savoir.

 

  • Il a été décidé par arrêté

Cet arrêté a été pris de façon conjointe, lundi 13 septembre, par l’Etat et la Nouvelle-Calédonie. Le texte a été signé par le haut-commissaire, Patrice Faure, et le président du dix-septième gouvernement, Louis Mapou. Il est en fait venu modifier celui qui encadrait le reconfinement depuis le lundi 6 septembre, en glissant quelques lignes. Et il s’inscrit dans l’état d’urgence sanitaire décrété le mercredi 9 septembre.

 

  • Il interdit les déplacements de 21 heures à 5 heures

Voici ce qui a été ajouté : "A l’exception des trajets entre le domicile et les lieux d’exercice de l’activité professionnelle, lorsque la présence de la personne est indispensable, et des situations d’urgence médicale, tout déplacement, quel qu’en soit le motif, est interdit entre 21 heures et 5 heures."


Le gouvernement a précisé quelques dérogations à cette interdiction. Il a indiqué que les stations-services étaient les seuls commerces à pouvoir rester ouverts pendant ce créneau horaire. Que l’on avait le droit de se déplacer aussi pour "aller à l’aéroport de la Tontouta". Et que "les taxis sont autorisés à transporter des personnes dont le déplacement est impératif".

 

  • Prévu pour deux semaines, il a été passé à un mois

La mesure est entrée en application le mardi 14 septembre à midi. Elle était d'abord valable jusqu’au lundi 27 septembre à minuit. Sachant qu’au moment où l’arrêté était signé, le troisième confinement de la Calédonie était décidé jusqu’au lundi 20 septembre, inclus. Ce reconfinement ayant été prolongé, le couvre-feu l'a été aussi, jusqu'au lundi 4 octobre à minuit.

 

  • Il vise à endiguer la propagation du virus

Adossé au confinement strict, le couvre-feu est un des outils utilisés pour contraindre les Calédoniens à limiter autant que possible leur circulation. Et donc celle du très contagieux variant Delta. Quand la mesure est entrée en vigueur, le gouvernement venait d'annoncer un troisième et un quatrième décès, la présence de quinze personnes en réanimation et un bilan d'au moins 1 150 cas Covid + depuis le 6 septembre. Quand il a été prolongé, le funeste décompte dépassait les soixante morts et les 5 800 cas ! 

 

  • L’enfreindre expose à une amende

En plus des attestations et du port du masque, les forces de l’ordre contrôlent si le couvre-feu est respecté. Ne pas le respecter, ça expose à une amende de 15 000 francs CFP, qui peut aller jusqu’à 447 000 F si deux récidives sont constatées dans le même mois.

 

  • Il a eu des précédents 

Le couvre-feu à strictement parler, ou une interdiction de se déplacer hors motif impérieux pendant la nuit, ce sont des mesures qui ont déjà été prises en dehors du Caillou, en 2020 comme en 2021, dans le cadre de la crise Covid. Dans l’Hexagone et en Outre-mer. Un couvre-feu a été ainsi décrété en Polynésie, en Guyane ou à La Réunion. En Calédonie, l’expression trouve un écho particulier : elle fait penser au couvre-feu décrété pendant les Evénements, au milieu des années quatre-vingts.