C’était il y a moins d’une semaine : partout les mêmes scènes de files d’attente à n’en plus finir devant les vaccinodromes et un nombre de piqures quotidiennes qui est monté jusqu’à 6 000. Si la fréquentation est moindre depuis quelques jours, les Calédoniens n’en ont pas moins largement répondu à l’appel à la vaccination lancé par le gouvernement.
Bond vaccinal
Ainsi, en moins de trois semaines, entre le 3 septembre (juste avant l’annonce des premiers cas autochtones) et le 22 septembre, 50 267 personnes ont reçu leur première injection. A titre de comparaison, et alors qu’elle fait face elle aussi à une épidémie très virulente, la Polynésie française a mis presque deux fois plus de temps à arriver au même résultat (50 092 premières injections entre le 27 juillet et le 31 août, soit 5,5 semaines).
Les raisons de ce succès sont multiples. Il y a la peur de la maladie, invoquée par de nombreux candidats à la vaccination. Et une offre très importante, notamment dans les premiers temps du confinement. Les autorités sanitaires ont en Calédonie vacciner partout, 7 jours sur 7 jours, dans des vaccinodromes, comme dans les dispensaires.
Résultat, 51,2% des Calédoniens ont reçu une première dose de vaccin. Encore très insuffisant pour les autorités qui continuent, parfois avec émotion comme Vai’mua Muliava, à presser ceux qui ne le sont pas à se faire vacciner.
Effet de seuil
Des appels qui n’arrivent pas à remonter des chiffres en train de baisser : ces derniers jours, le nombre d’injections quotidiennes tourne plutôt autour de 3000 injections par jour.
« On sait que l’on arrive dans la phase la plus difficile, explique ce médecin de la DASS, faire passer le curseur de 50% à 80% de primo-vaccinés ». En clair, les convaincus sont déjà allé se faire vacciner, reste à convaincre les indécis et à atteindre les personnes isolées, physiquement ou socialement.
On sait que l’on arrive dans la phase la plus difficile faire passer le curseur de 50% à 80% de primo-vaccinés.
Opérations de proximité
Plus que les vaccinodromes, ce sont les opérations de proximité qui semblent permettre de toucher ce nouveau public. Une nouvelle campagne du gouvernement, baptisée « Proxi Vax », a commencé ce vendredi 24 septembre. Elle vise à permettre à tous, y compris les personnes dans l’incapacité́ de se déplacer, de se faire vacciner. Première étape, les tours de Magenta. Partenaire de l’opération, la SIC a ainsi alerté ses locataires par SMS et par affichage de l’opération.
Les provinces ne sont pas en reste. Dans le Nord, le dispensaire de Poindimié s’est rendu mercredi à Tiwaka pour vacciner tous ceux qui le souhaitaient et éviter aux habitants de descendre au village en plein confinement.
Il y a quinze jours, c’est la province des Iles qui allait à la rencontre de ses administrés les plus éloignés : une équipe médicale s’est ainsi rendue à Tiga pour vacciner et dépister les quelques 63 habitants qui y résident à l’année.
L'armée met aussi la main à la pâte. A la demande du gouvernement, les FANC se sont rendus à Bélep, pour apporter des doses de vaccins. Ce week-end, les militaires étaient à nouveau mis à contribution cette fois sur la côte Est.
Ces opérations suffiront-elles à atteindre un taux de couverture vaccinale de 80 % de la population, objectif affiché du gouvernement ? Difficile à dire, car le nombre de personnes refusant catégoriquement la vaccination reste inconnu. Pour tenter de les convaincre, le gouvernement tente également de diversifier son offre vaccinale. Selon une enquête, certains opposants à la vaccination refusent les vaccins à ARN (pfizer, moderna) mais seraient prêts à accepter un autre type de vaccin. Du vaccin Janssen devrait arriver prochainement sur le territoire.