Covid-19 : pourquoi la vaccination ralentit

Vu aux Loyauté, en septembre 2021.
Les vaccinodromes semblent moins fréquentés ces derniers jours, pourtant les Calédoniens ont fait preuve d’un véritable engouement pour la vaccination.  La campagne entre dans sa phase la plus difficile, convaincre les indécis et atteindre les publics isolés.

C’était il y a moins d’une semaine : partout les mêmes scènes de files d’attente à n’en plus finir devant les vaccinodromes et un nombre de piqures quotidiennes qui est monté jusqu’à 6 000. Si la fréquentation est moindre depuis quelques jours, les Calédoniens n’en ont pas moins largement répondu à l’appel à la vaccination lancé par le gouvernement. 

Bond vaccinal

Ainsi, en moins de trois semaines, entre le 3 septembre (juste avant l’annonce des premiers cas autochtones) et le 22 septembre, 50 267 personnes ont reçu leur première injection. A titre de comparaison, et alors qu’elle fait face elle aussi à une épidémie très virulente, la Polynésie française a mis presque deux fois plus de temps à arriver au même résultat (50 092 premières injections entre le 27 juillet et le 31 août, soit 5,5 semaines).

Les raisons de ce succès sont multiples. Il y a la peur de la maladie, invoquée par de nombreux candidats à la vaccination. Et une offre très importante, notamment dans les premiers temps du confinement. Les autorités sanitaires ont en Calédonie vacciner partout, 7 jours sur 7 jours, dans des vaccinodromes, comme dans les dispensaires.

Résultat, 51,2% des Calédoniens ont reçu une première dose de vaccin. Encore très insuffisant pour les autorités qui continuent, parfois avec émotion comme Vai’mua Muliava, à presser ceux qui ne le sont pas à se faire vacciner.

Effet de seuil

Des appels qui n’arrivent pas à remonter des chiffres en train de baisser : ces derniers jours, le nombre d’injections quotidiennes tourne plutôt autour de 3000 injections par jour.

« On sait que l’on arrive dans la phase la plus difficile, explique ce médecin de la DASS, faire passer le curseur de 50% à 80% de primo-vaccinés ». En clair, les convaincus sont déjà allé se faire vacciner, reste à convaincre les indécis et à atteindre les personnes isolées, physiquement ou socialement.

On sait que l’on arrive dans la phase la plus difficile faire passer le curseur de 50% à 80% de primo-vaccinés.

Un médecin de la DASS

 

Opérations de proximité

Plus que les vaccinodromes, ce sont les opérations de proximité qui semblent permettre de toucher ce nouveau public. Une nouvelle campagne du gouvernement, baptisée « Proxi Vax », a commencé ce vendredi 24 septembre. Elle vise à permettre à tous, y compris les personnes dans l’incapacité́ de se déplacer, de se faire vacciner. Première étape, les tours de Magenta. Partenaire de l’opération, la SIC a ainsi alerté ses locataires par SMS et par affichage de l’opération. 


Les provinces ne sont pas en reste. Dans le Nord, le dispensaire de Poindimié s’est rendu mercredi à Tiwaka pour vacciner tous ceux qui le souhaitaient et éviter aux habitants de descendre au village en plein confinement.

Il y a quinze jours, c’est la province des Iles qui allait à la rencontre de ses administrés les plus éloignés : une équipe médicale s’est ainsi rendue à Tiga pour vacciner et dépister les quelques 63 habitants qui y résident à l’année.

L'armée met aussi la main à la pâte. A la demande du gouvernement, les FANC se sont rendus à Bélep, pour apporter des doses de vaccins. Ce week-end, les militaires étaient à nouveau mis à contribution cette fois sur la côte Est.

 

Ces opérations suffiront-elles à atteindre un taux de couverture vaccinale de 80 % de la population, objectif affiché du gouvernement ? Difficile à dire, car le nombre de personnes refusant catégoriquement la vaccination reste inconnu. Pour tenter de les convaincre, le gouvernement tente également de diversifier son offre vaccinale. Selon une enquête, certains opposants à la vaccination refusent les vaccins à ARN (pfizer, moderna) mais seraient prêts à accepter un autre type de vaccin. Du vaccin Janssen devrait arriver prochainement sur le territoire.