Il a d’abord énuméré les lieux où se faire vacciner, et dépister. Mais l’intervention de Vaimu’a Muliava, ce mercredi 22 septembre, en point presse Covid, s’est peu à peu changée en véritable plaidoirie. La voix de plus en plus forte, le propos de plus en plus ardent, le membre du gouvernement en charge de la construction, l’urbanisme ou encore l’habitat s’est adressé de façon vibrante aux Calédoniens. NC la 1ere revient sur les moments forts de ce discours inattendu qui en a ému plus d’un.
L’appel à "faire son travail"
Ce rendez-vous quotidien a commencé par l’annonce de seize décès en un jour à cause du virus. Deux fois plus que la veille, et c’était déjà un record depuis le début de la crise sanitaire actuelle. Rappelant la visite de l’exécutif au Médipôle, dimanche 19 septembre, Vaimu’a Muliava a salué un personnel médical engagé, qui prépare l’arrivée du virus depuis un an et demi. Mais il a alors interpellé le reste de la population : "Nous, les Calédoniens, qu'est-ce que nous avons fait ? Avons-nous fait notre part du travail ? Chacun d’entre nous, nous pouvons contribuer, à cette guerre en train de se livrer et qui fait partir nos gens."
Le dix-septième gouvernement demande à chacun d’entre vous, mon pays, notre pays, de faire notre part du travail : allons nous vacciner ! Allons prêter main forte au médecin qui s'essouffle, à l'infirmière qui ne dort plus, à l'aide-soignante qui est fatiguée, qui soigne la personne le matin et cinq heures plus tard lui dit au revoir. Ce n'est pas normal !
Le plaidoyer en faveur de la vaccination
Il a été dit lors de ce bilan quotidien que "plus des trois-quarts des cas identifiés" n’étaient pas vaccinés anti-Covid. Alors qu’une vaste campagne a été lancée à travers tout le pays, les autorités sanitaires s’inquiètent d’une couverture vaccinale complète encore insuffisante, comparée à l’objectif d’immunité collective. Et d’une fréquentation des sites de vaccination en baisse, depuis quelques jours, après un élan encourageant au moment du reconfinement. Vaimu’a Muliava s’est attardé auprès de cet auditoire non vacciné.
"Ce sont nos gens à nous, qui n’ont pas cru en la vaccination, qui obturent les hôpitaux", a-t-il lancé. "Même les familles qui déplorent un mort d’une maladie normale ne peuvent pas aller [lui] dire au revoir (…) à cause des contraintes que nous impose le Covid. Combien meurent à domicile parce qu'ils ne sont pas soignés ? Parce que nos hopitaux sont encombrés ?"
On vous en supplie. Si vous ne croyez pas la parole politique, croyez en la parole du médecin qui vous soigne chaque jour. Ou alors, croyez comme Saint-Thomas : voyez les gens qui meurent !
Le message aux Océaniens
Sans le préciser vraiment, le politique a semblé adresser un message particulier aux membres de sa communauté, wallisienne et futunienne, et aux Océaniens en général, qui paient un tribut important à ce virus. Et comme pour mieux convaincre les réfractaires à la vaccination, il a terminé en faisant référence aux conséquences que pourrait avoir la mort de nombreuses personnes, notamment les personnes âgées, sur la culture, la coutume et la transmission des traditions.
L’heure est grave. Qui va tresser la natte, qui va planter l’igname, pour faire la coutume à nous, qui est le vieux qui va parler si tout le monde meurt ! Qui va apprendre nos langues, à nos enfants ?
Qui est-il ?
Comme son parti créé en mars 2019, cette personnalité de l’Eveil océanien présidé par Milakulo Tukumuli n’est sur le devant de la scène politique que depuis un peu plus de trois ans. Jeune calédonien d’origine wallisienne, Vaimu’a Muliava fait partie du gouvernement depuis deux mandatures. Celle-ci, présidée par l’indépendantiste Louis Mapou, et la précédente, sous la direction du loyaliste Thierry Santa. Il est, depuis les dernières municipales, un élu de Dumbéa. Vaimu’a Muliava s’est souvent distingué lors de ses prises de parole, et en se présentant comme un lien entre le gouvernement calédonien et le territoire de Wallis et Futuna.
Pour revoir ce discours :