Covid-19 : pourquoi le rythme de la vaccination ralentit

Réticence face au vaccin ou manque d’intérêt face au statut Covid-free du pays, les Calédoniens ont moins tendance à se faire vacciner que durant le confinement. 

Trois mois après le lancement de la campagne, où en sommes-nous de la vaccination contre le Covid-19 ? Alors que le gouvernement promet d'accélérer le calendrier, beaucoup de Calédoniens manifestent leur réticence à se faire piquer.
Depuis la fin du confinement le 2 avril dernier, les autorités sanitaires observent un désistement de plus en plus important des patients qui devaient recevoir leur première injection. 

Des "vaccino-prudents"

La campagne de vaccination a débuté le 20 janvier. Et depuis quelques jours, des voix se font entendre pour demander plus d'informations sur ce sérum Pfizer.
" Nous ne sommes pas du tout des anti-vaccins, nous nous définissons plutôt comme des vaccino-prudents" explique Brigitte Le Gall, porte-parole du collectif citoyen. "En fait, il faut, à notre sens, que les citoyens calédoniens aient en main toutes les informations concernant cette injection de manière à pouvoir prendre leur décision en toute connaissance de cause, et ainsi décider pour leur propre santé, soit de se faire injecter, soit de ne pas se faire injecter ". 

Le centre de vaccination du Médipôle, à Dumbéa.

En province Nord, "les gens ont peur"

Des doutes partagés également en province Nord. Conséquence: les responsables déplorent une baisse de fréquentation dans la quinzaine de centres de vaccination.
" Sur cent personnes par exemple à Houaïlou qui sont contactées, on en a cinquante qui répondent au téléphone, et sur les cinquante, on en a que trois qui acceptent de se faire vacciner " explique Gisèle Hmakone, secrétaire générale adjointe en charge de la santé en Province Nord. " Ils font partie de la population cible en critères d’âge et les critères de comorbidité médicale. Les gens ont peur. C’est principalement de la peur, de la crainte vis-à-vis du vaccin qui est aussi due à une forte information au niveau des réseaux sociaux ". 

Canala se vaccine

Si le retour au statut de Covid free a pu entrainer des désistements dans plusieurs centres de vaccination, Canala est peu concernée par cette baisse de fréquentation. Tous les mardis, depuis quatre semaines, une centaine d’habitants se pressent dans le dispensaire pour recevoir la première, voire la seconde injection. 
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry 

Un travail d’information aux Loyauté

Aux îles Loyauté, plus de 1500 personnes ont été, à ce jour, vaccinées. Une vitesse de croisière qui a ralenti en cette période Covid-free.
" On a une petite baisse au niveau de la vaccination qui est due je pense à un manque de communication envers la population " constate Marie-Rose Waïa, directrice de la DACAS. " Donc c’est ce travail là que nous sommes en train d’initier et de faire auprès des tribus pour pouvoir vraiment sensibiliser et donner des informations auprès de notre population ". 

Premières vaccinations anti-Covid à Lifou le 16 mars 2021

Moins d’appels de salariés

Au niveau des salariés du privé susceptibles d’être vaccinés, même constat. La plateforme téléphonique de la Cafat au 255818 est quelque peu boudée.
"Depuis la fin du confinement, nous avons beaucoup moins d’appel sur ces plateformes là " constate Xavier Martin, directeur général de la Cafat." Je pense qu’une majorité de personnes ne sentent plus de risques à être exposées à la Covid-19 et donc préfèrent attendre pour se faire vacciner. Je pense à titre personnel que c’est dommage. Il faut profiter justement du fait que nous ayons de la place dans nos plannings pour pouvoir vacciner le plus grand nombre de personnes ". 
En revanche, le SMIT indique de son côté "crouler sous les demandes" des entreprises elles-mêmes. 

Des doses de vaccin perdues

Ces désistements à répétition sont confirmés sans être quantifiés par le gouvernement en charge de la stratégie vaccinale.
" J’ai eu plusieurs signalements de différents centres de vaccination, avec des gens qui avaient pris rendez-vous et qui maintenant ne viennent pas à ces rendez-vous " confirme Anne Pfantstiel, médecin à la DASS NC." Et c’est dommage puisqu’on prévoit ces nombres de doses, ces doses sont préparées, et donc doivent être injectées dans la journée". 

Conscient du problème, le gouvernement devrait mettre en place une importante campagne d’information.

Cliquer pour connaître les démarches pour se faire vacciner
Ci-dessous, l’un des modules publiés par le gouvernement :