Délégués, discussions de l'après, drapeaux, Chine: le journal du référendum en Nouvelle-Calédonie n°3

Les deux drapeaux, le rapport sur l'influence chinoise, et la formation des délégués lors d'un précédent référendum.
J-11 avant la consultation d’autodétermination, maintenue au 12 décembre. Dans notre compte-rendu quotidien de l'actualité référendaire : l'arrivée des délégués qui renforceront la commission de contrôle, la position des indépendantistes sur les discussions de l'après, la moindre présence des drapeaux ou le sujet de l'influence chinoise.

Mine de rien, elle se charge, l'actualité en lien avec le scrutin du 12/12. Voilà ce qu'il s'est passé depuis le numéro d'hier

Après référendum : les indépendantistes remettent en cause "le calendrier qu'impose l'Etat"

Y aura-t-il des indépendantistes pour se mettre autour de la table le 13 décembre ? Rien n'est moins sûr, prévient un communiqué diffusé ce mercredi 1er décembre. "Le comité stratégique indépendantiste de non-participation considère que le calendrier politique de discussion qu’impose l’Etat français au lendemain du 12 décembre 2021 n’est pas le sien et n’engage que lui" , est-il écrit.

"Ainsi, nous nous réservons le droit d’engager les discussions avec l’Etat français après concertation de nos structures politiques respectives. Nous nous interrogeons également [quant à] la légitimité des interlocuteurs actuels alors même que les élections nationales n’ont pas encore eu lieu."

Le document est signé Pierre-Chanel Tutugoro pour l’UC, Marie-Pierre Goyetche pour le Parti travailliste, André Forest pour l’USTKE, Aloisio Sako pour le RDO, Jean-Marie Ayawa pour la DUS, Wassissi Konyi pour le Palika et Jean Creugnet pour l’UPM.

Une position qu'exprimait le président de l’Union calédonienne dans notre JT d'hier (reportage à lire ici). Daniel Goa a expliqué que le parti comptait engager des discussions bilatérales avec le prochain occupant de l'Elysée. Affirmant vouloir attendre la présidentielle pour négocier l'avenir de la Calédonie.

Arrivée des délégués

Cette fois encore, la commission chargée de contrôler l'organisation et le déroulement du référendum va être assistée par des délégués. Ils seront 260, selon le haut-commissariat, dont 93 ont participé aux consultations précédentes. Et en dehors de quelques-uns "recrutés" sur le Caillou la plupart arrivent à Tontouta ce soir, "dans le cadre d'un vol affrêté par l'Etat auprès de la compagnie Aircalin".

Des arrivants qui présentent un schéma vaccinal complet, assure le haussariat, et ont effectué un dépistage négatif avant d'embarquer. A l'issue de leur septaine, ces magistrats et autres cadres de préfecture auront deux jours de formation. Leur mission : suivre la consultation depuis les bureaux de vote pour vérifier la légalité des opérations.

Invitée de la matinale

Où en est l'Accord de Nouméa ? A l'approche du 12 décembre, son terme est  largement commenté. Alors revenons-en à ce que dit la loi organique. C'est pour cela que Léa Havard, maître de Conférence en droit public à l’université, était ce mercredi l'invitée de la matinale radio. Il a aussi été question des corps électoraux ou de l'ONU.

Son entretien avec Charlotte Mestre :

©nouvellecaledonie

 

Spots audiovisuels : le coup de gueule du FLNKS

Deux jours que la campagne officielle a commencé, et que des modules validés par le CSA sont diffusés à la radio et la télé. Notamment des dessins animés émanant des Voix du Non, qui circulaient déjà sur les réseaux sociaux. Or, dans un communiqué publié cet après-midi, "le bureau politique du FLNKS dénonce le caractère calomnieux, infantilisant et dégradant des spots animés du camp du Non (…). La teneur des propos des personnages animés tourne en dérision les conséquences du Oui et stigmatisent les populations kanak et océaniennes", poursuit-il.

Le FLNKS "interpelle" le Conseil supérieur de l'audiovisuel, la commission de contrôle et le conseil des sages "pour rétablir une situation plus saine". Et demande "que ces spots animés soient retirés de la campagne audiovisuelle, tant qu’ils distillent de la condescendance à l’égard des Kanak et des Wallisiens- Futuniens". Avec cette formule : "Faire campagne, seuls, ne vous octroie pas tous les droits."

Aperçu d'un spot de campagne diffusé pour les Voix du Non.

Le numérique à la rescousse

Vu les contraintes et les limites posées par le risque Covid, les messages liés au référendum passent largement par les réseaux sociaux, donc. Les groupements politiques ont ainsi recours au Facebook live pour porter leur discours. Ce soir, les Voix du Non en organisaient un sur les questions de santé, par exemple.
 

Une campagne presque sans drapeaux

Le 1er décembre 1984, au Mont-Dore, le drapeau symbolique de Kanaky et du FLNKS était levé pour la première fois. Un anniversaire d’ailleurs commémoré ce matin à La Conception. Trente-sept ans plus tard, l’étendard flotte en de nombreux endroits de Nouvelle-Calédonie, y compris au-dessus des institutions.
 
Sauf que là où le deuxième référendum, celui du 4 octobre 2020, a été précédé par une marée de couleurs, qui a tourné par moments au concours d’affichage, force est de constater que celui-ci ne donne pas lieu au même déferlement. Le drapeau Kanaky se fait discret, et le bleu-blanc-rouge aussi, comparé à l’an dernier. Même si les couleurs de la France sont notamment réapparues à Bourail sur une berge de la Néra où paissent de paisibles vaches…

Mais dans le contexte Covid, on voit, en bord de route, bien davantage de banderoles contre l’obligation vaccinale ou le pass sanitaire...

Le drapeau indépendantiste côtoyant une banderole anti-vaccination des enfants, le 1er décembre 2021, à La Conception.
Drapeau bleu-blanc-rouge sur la RT1 à hauteur de Boulouparis, en novembre 2021.

 

La Chine présente… dans la campagne référendaire

"La Chine a tissé progressivement sa toile et force est de constater qu'elle a aujourd'hui une mainmise sur l'arc mélanésien." Les mots sont de Philippe Gomès, leader de Calédonie ensemble et député de la deuxième circonscription. Ils sont cités par l’Agence France presse dans une dépêche diffusée mardi 30 novembre, et reprise par différents médias. Le parlementaire, membre de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale, s’y interroge : "En cas d'indépendance, pourquoi serions-nous plus intelligents ou plus vertueux pour résister à l'ogre chinois alors que les autres pays n'y sont pas parvenus ?" Et d’estimer que "la seule manière pour la Nouvelle-Calédonie d'être protégée" est "de rester dans le giron français".

Rapport de l’Irsem
L’influence chinoise grandissante dans l'Indo-Pacifique, c’est un sujet qui marque l’approche de cette troisième consultation, en nourrissant au passage l’argumentaire en faveur du maintien de la Calédonie dans la France. 

Une question notamment développée par NC la 1ère dans un dossier de Bernard Lassauce à lire ici. Il évoque le rapport à fort écho médiatique publié en septembre dernier : deux chercheurs de l'Irsem, l'Institut de recherche stratégique de l’école militaire, y analysent comment la République populaire de Chine a étendu son pouvoir économique et politique dans le monde.

Dans ma commune

Comment les Calédoniens vivent-ils l’approche du référendum ? Hier, la rubrique "Dans ma commune" passait par Yaté, à retrouver ici.
Ce soir, à 19h30, direction Païta. Un instantané disponible demain, à 13 heures, sur le site de NC la 1ère.

Rendez-vous

Pour suivre au quotidien les dernières infos sur la campagne électorale, notez encore ces rendez-vous sur NC la 1ere :

  • à 6h30, dans le journal radio ;
  • à 19h30, dans le JT :
  • sur le site en cliquant Référendum NC 2021.