Plus de 1 500 emplois sont en jeu. Et 12 100 élèves, pourraient pâtir de la cessation de paiement de la Direction diocésaine de l’enseignement catholique en Nouvelle-Calédonie. La situation financière de la DDEC est encore critique. Des difficultés, expliquées dans un courrier rédigé le 20 mars dernier, par son nouveau directeur Manoël Van Aerschodt. Et réitérées au travers d'une déclaration, ce lundi 24 mars.
Une aide "jamais versée en intégralité"
L’occasion de revenir sur les nombreuses étapes franchies depuis plusieurs années. Avec en 2023, la marche du vendredi 12 mai dans les rues de Nouméa. Elle avait suscité l’intérêt des élus. Des subventions avaient alors été reçues, et avaient permis de maintenir les activités de l’instance.
S’en est suivi en novembre 2023, l’adoption d'une délibération par le Congrès. Pour encadrer le financement de l’enseignement privé. Un grand pas pour la DDEC, qui espérait alors un versement d’1 milliard 298 millions de francs CFP, pour terminer l’année. Une aide “malheureusement jamais versée en totalité. La DDEC a dû une nouvelle fois, puiser dans sa trésorerie, pour maintenir le service de demi-pension et d’internat”, indique Manoël Van Aerschodt.
Le directeur assure aussi que depuis 2018 des efforts ont été fait. Et que l’instance a réduit sa masse salariale de 20%.
846 millions de francs attendus
Aujourd’hui toujours en grande difficulté, la DDEC craint la cessation de paiement. Si rien n'est fait, d'ici la fin du mois d'avril, les salaires des 513 membres du personnel ne pourront pas être versés. Ses responsables, demandent aux élus une contribution exceptionnelle de 500 millions de francs et le règlement des montants non versés par les collectivités depuis 2023, soit 846 millions de francs.
Manoël Van Aerschodt, directeur de la Direction diocésaine de l'enseignement catholique :
“Cet engagement est pour nous vital, dans les prochaines semaines”, poursuit le directeur de la DDEC. Qui assure qu’il va solliciter à nouveau le président du gouvernement, pour qu’une “réunion du groupe de travail des présidents d’exécutifs, puisse se réunir rapidement pour proposer une méthode. Afin de revoir à la hausse les montants minimum des contributions et d’assurer que celles prévues par la délibération [adoptée en novembre 2023] soient sanctuarisées et calculées en parité de traitement entre le public et le privé”.
12 100 élèves concernés
Au total, 513 membres du personnel de la DDEC sont menacés de perdre leur emploi. Avec indirectement, 1 000 enseignants qui exercent dans les établissements catholiques du territoire. Et près de 12 100 élèves, qui devront se tourner vers le public. La DDEC s’occupe de 62 établissements scolaires, sur l’ensemble du territoire.