En province Nord, cinq des huit dispensaires de la côte Est sont privés de médecins

Le centre médico-social de Touho n'a plus de médecin, depuis vendredi 1er juillet.
Se soigner devient un vrai parcours du combattant, sur la côte Est. Les habitants sont obligés de se lever tôt et de faire des kilomètres et traverser plusieurs communes avant de trouver un médecin. La situation s’est aggravée avec le départ, ces dernières semaines, de généralistes en fin de contrat.

Sur les huit dispensaires de la côte Est situés en province Nord, cinq n’ont plus de médecins. Qu'il n'y a plus de médecin signifie qu'il n'y a pas de consultation médicale au dispensaire de Touho et de Houailou, depuis vendredi 1er juillet. Les patients doivent se déplacer dans les communes voisines et les files d'attente s'allongent chez les deux médecins libéraux installés sur la côte Est.

"Dimanche, j'ai dû transporter quelqu'un à Poindimié en urgence", témoigne François, de Touho. "La seule solution que nous avons, c'est de consulter un médecin privé, sur Poindimié. Cela nous inquiète beaucoup, surtout pour les grands malades qui ont des ordonnances à renouveler", complète Jessica, une autre habitante de la commune.

A Touho, seuls les soins infirmiers restent assurés. Les patients sont orientés vers les Centres hospitaliers du Nord de Poindimié et de Koné.

Les quinze premiers patients pris en consultation à Hienghène

Les deux centres médico-sociaux de privés de docteurs s’ajoutent à ceux qui connaissent déjà ce problème. A savoir Canala, Kouaoua et Ponérihouen. Pour Ponérihouen, c’est le docteur du dispensaire de Poindimié qui y assure une permanence, une fois par semaine. Autrement, il faut là-bas aussi, se rendre dans d'autres communes. "Cela nous oblige à venir jusqu'à Poindimié. Il n'y a une permanence que le mardi, à Ponérihouen, et il ne prend que douze patients", intervient Sofia, qui réside à Monéo.

Cela embête surtout nos personnes âgées, qui n'ont pas de moyens de locomotion. Ils doivent soit prendre la navette, soit le taxi ou le Raï

Sofia, de la tribu de Monéo

A Hienghène, le médecin du dispensaire ne reçoit que les quinze premiers patients qui se présentent. Les autres devront, à leur tour, se déplacer à Poindimié. "Nous sommes obligés de prendre le car de Pouébo. Je me suis fait opéré du cœur et de temps en temps, je dois renouveler l'ordonnance de mes cachets", raconte Innocent, qui a fait le trajet.

De médecins libéraux à Houaïlou et à Poindimié

Ce sont les médecins libéraux qui reprennent des patients. Il y en a deux sur la côte Est. Le premier se trouve à Houaïlou. Il reçoit, depuis quelques semaines, des malades de Canala, de Kouaoua et de Ponérihouen. C’est surtout le lundi qu’il doit faire face à l'affluence, avec environ 50 malades qui se présentent à son cabinet.

Même chose au cabinet du médecin libéral de Poindimié qui dit recevoir près de 40 personnes, le premier jour de la semaine, de sa commune, mais également de Ponérihouen, de Touho et de Hienghène. Il a dû modifier ses horaires et ouvre ses portes à 6h30, pour permettre aux patients de se rendre ensuite, à la pharmacie, avant la pause de la mi-journée.

Face à la pénurie qui touche l’ensemble des professions de la santé, les soignants se sont mobilisés, mercredi, à Poindimié, pour dire leur inquiétude.