La clinique Île Nou-Magnin réagit à la position du gouvernement

Vue d'architecte de la future clinique île Nou-Magnin insérée dans son environnement.
Toujours pas de protocole d'accord dans le dossier de la clinique privée à Nouville. Le gouvernement parlait hier de «blocage» en pointant les promoteurs immobiliers. «Ce constat d'échec met la clinique dans une situation critique», répondent ses représentants en exprimant leur surprise.
[MISE A JOUR DE JEUDI]

La réponse côté clinique île Nou-Magnin, après la mise au point du gouvernement sur le «blocage» du dossier. Ce jeudi matin, les représentants des cliniques ont fait savoir leur surprise après la fin de non-recevoir exprimée par l'exécutif calédonien. «Malgré les avancées majeures de ces derniers jours», écrivent-ils dans un courrier adressé à Thierry Santa, Philippe Germain et Claude Evin.
 

Pour une hausse des tarifs plus importante

Pour les dirigeants de la société qui exploitera le nouvel établissement, «le modèle économique de la clinique privée est viable pour les dix prochaines années, avec comme condition l’augmentation tarifaires de 2,01% au lieu des 0,8% proposés par le gouvernement».
 

«Cessation de paiement» 

Selon Philippe Léger et Robert Péguihlan qui signent le document, le promoteur livrera la clinique samedi. Et à cette date, «nous serons de fait en cessation de paiement, vu les conséquences immédiates financières des premiers loyers et des engagements financiers envers nos fournisseurs de matériel». Pour éviter les conséquences d’un arrêt des soins, la clinique demande «un tour de table accompagné par le Congrès».

Courrier de la société INM aux institutions by Nouvelle-Calédonie La première on Scribd

 

La question de la pérennité

La nouvelle clinique doit ouvrir dans moins de deux mois. Fin avril et début mai, durant douze jours, les inquiétudes quant à sa pérennité s'étaient traduites par une grève qui avait paralysé le milieu hospitalier. Sur proposition de Jean-Jacques Magnin, il était alors fait appel à un médiateur en la personne de Claude Evin.
  

Une des parties n'a pas signé

Depuis, l’ancien ministre de la Santé a livré ses conclusions. Une mission sur laquelle est revenue Philippe Germain mercredi en évoquant un «blocage». Le protocole d’accord rédigé suite à cette médiation n’a pas été signé par l’une des parties, les promoteurs immobiliers.
 
 

Le médiateur a demandé «des efforts»

«Le médiateur a demandé aux trois parties de faire des efforts», a relaté le président du gouvernement, interrogé par Martine Nollet. «Aux médecins, qui doivent contribuer plus au fonctionnement de la clinique. A la clinique, qui doit maîtriser ses charges. Et puis, [il a demandé] aux actionnaires de la promotion immobilière de réduire le loyer, en allongeant le crédit et en réduisant leur rentabilité. Enfin, il a demandé au gouvernement de faire un apport, à la fois en revalorisation de tarifs et en apport sur l’investissement du matériel nécessaire à l’ouverture du centre.» 
  

«Seuls les promoteurs refusent»

Les médecins, l’exploitation de la clinique, les organisations syndicales de salariés et l'exécutif ont accepté le principe d’un protocole d’accord en ces termes, assure Philippe Germain. La Nouvelle-Calédonie aurait ainsi consenti à verser une subvention d’équipement de 260 millions. Selon lui, «seuls les promoteurs immobiliers refusent de signer le protocole, et de réduire leur rentabilité donc de contribuer à l’effort collectif.»
 
Philippe Germain a dressé un point de situation avec Valentine Eurisouké, en charge de la santé.
 

«Au bout de la négociation»

Le gouvernement a fait savoir qu'il «prend acte de la position de blocage de PHP» (lire en encadré). Mais il estime qu'il «a été au bout de la négociation en acceptant de concéder des efforts substantiels et ne peut aller au-delà sans bafouer l’intérêt général dont il doit être le garant».
Le projet île Nou-Magnin
Le montage juridique et financier de la future clinique île Nou-Magnin, résumé par le gouvernement:
- construction de la clinique par la société de promotion immobilière PHP, constituée par la famille Magnin, des investisseurs privés (les groupes Bruel et Dang), la Caisse des dépôts et consignation ainsi que des médecins;
- exploitation de la clinique par la société INM constituée par la famille Magnin, les médecins et le groupe Dang;
- actes de médecine assurés par les médecins.