Glencore et les tourments du "métal du diable" : en Nouvelle-Calédonie comme en Australie, la production de nickel n’est pas un long fleuve tranquille

L'usine du Nord (KNS) en Nouvelle-Calédonie est adossée au massif du Koniambo
La multinationale Suisse est confrontée à des défis multiples en Australie et en Nouvelle-Calédonie. Deux usines, deux problématiques…Plus généralement, la presse économique anglo-saxonne souligne les difficultés des trois grands producteurs mondiaux de nickel.

Les prochains résultats trimestriels (T2) de Glencore devraient être dans le rouge pour la branche du nickel. Ils seront publiés le 5 août. Le "métal du diable" a fait des siennes en Australie et en Nouvelle-Calédonie.

De la Finlande à l’Indonésie en passant par la Grèce, les concurrents de l’usine australienne de Murrin Murrin et de l'usine calédonienne du Koniambo suivent la situation de près, surtout quand les cours du nickel flirtent avec les sommets et que l'offre est sous tension d'une forte demande. "Que se passe t-il à l'usine du Nord ?" se demande un métallurgiste grec.

En mars, le géant suisse du négoce a vu sa production de nickel perturbée à Murrin Murrin, une usine hydrométallurgique qui produit 40 800 tonnes de métal destiné aux batteries électriques. Une panne d’équipement est à l’origine de l’arrêt de la production du grand site australien.

En Nouvelle-Calédonie, depuis le 15 juillet, l’usine du Nord a été "mise en veille" et la production suspendue en raison de blocages par des manifestants "censé représenter le peuple kanak" a rapporté le Metal Bulletin de Londres (Fastmarkets), le principal site d’information de l’industrie mondiale.

La mine du Koniambo, "relativement petite" selon le Metal Bulletin, "a produit 16 900 tonnes de nickel en 2020, contre 23 700 tonnes en 2019, bien en dessous de sa capacité cible de 31 000 tonnes" poursuit le site d’information britannique.

Pour expliquer la situation, le M.B reprend les éléments fournit par Glencore dans son rapport annuel 2020, "la production de Koniambo Nickel a baissé à cause du Covid-19", mais précise qu’il y a sans doute d’autres raisons, "des incidents sur le site industriel auraient également contribué à ce que Koniambo n’atteigne pas sa pleine production".

Glencore est donc à la peine, mais le Metal Bulletin rappelle qu’il n’est pas le seul. Les deux premiers producteurs mondiaux ont connu des interruptions de production au cours des cinq derniers mois.

Deux mines géantes de Norilsk en Sibérie ont été suspendues fin février à la suite d’inondation. La production de nickel a été en partie restaurée. Enfin Vale, après avoir quitté la Nouvelle-Calédonie, se trouve confronté à une grève générale depuis le 1er juin sur son site de Sudbury au Canada. Problèmes techniques, conflits sociaux, décidemment l'industrie du nickel n'est pas une long fleuve tranquille...