Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie : un consensus difficile à trouver entre indépendantistes

Le 17ème gouvernement de la Nouvelle-Calédonie doit toujours se désigner un président. Mais les divergences entre l’UC et l’UNI n’ont pas encore permis de s’entendre sur un candidat. 

Les indépendantistes ne s'attendaient pas à un retour aux affaires aussi compliqué. Ils retrouvent une majorité au gouvernement mais leur désunion est aujourd'hui un écueil. Le dossier de l'usine du Sud, les orientations économiques et le coup de théâtre de l'élection de mercredi ont, pour le moment, eu raison d'une possible entente pour l'élection d'un président
Retour sur ces derniers jours avec Bernard Lassauce 

Derrière les sourires de façade mercredi pas d’accord entre les deux groupes indépendantistes et leurs candidats Samuel Hnepeune pour l’UC et Louis Mapou pour l’UNI. Mais néanmoins des promesses à la sortie.
« Il faut qu’on prenne le temps de bien préparer les choses » expliquait mercredi Gilbert Tyuienon, membre de l’exécutif, élu UC, à l’issue de la réunion du gouvernement. 
Sauf que l’élection de ce 17ème gouvernement avait accouché d’une belle surprise. Une parité inattendue entre les deux groupes, trois sièges chacun, avec deux voix supplémentaires venues d’ailleurs pour l’UNI. 
« Nous avons deux autres votes qui sont venus se rajouter à notre nombre habituel, donc une énorme satisfaction, oui » commentait ce jour là Louis Mapou, candidat à la présidence du gouvernement pour l’UNI.

« Stratégies et calculs politiciens »

Deux voix qui font débat et ont entraîné quelques réactions à l’UC.  
Celle de Pierre-Chanel Tutugoro le lendemain sur Radio Djiido, qui met en cause « certaines stratégies et des calculs politiciens ». Il évoque des « coups politiques » et plus loin déclare que « l'UNI fait sa majorité en province Nord avec l'ʹAvenir en confiance ».
Conséquence : des chaises vides le lendemain à Koné à l’Assemblée de la province Nord, celles des élus UC.

« Echec de la stratégie » de l’UC

Et un weekend de réunions en mode désunion pour les partis indépendantistes.
L’UPM réagit la première avec ce communiqué qui souligne « l’échec de la stratégie mise en place par le secrétaire général de l’UC ». A savoir la volonté d’installation du patron du Medef à la tête du gouvernement.
 

« Nous risquons de payer quelque peu notre précipitation »

A Kaala-Gomen samedi, Daniel Goa mesurait dans son discours l’ampleur de la tâche à accomplir. Et les conséquences de cette élection.
« Nous risquons de payer quelque peu notre précipitation, ainsi que le vote de mercredi dernier a commencé de nous le démontrer » expliquait le président de l’UC. 

« Insinuations mensongères »

Enfin le bureau politique élargi du Palika (membre de l’UNI) réuni samedi à Moméa s’est également montré incisif. Il a, dans un communiqué, « déploré et dénoncé le dénigrement et les insinuations mensongères dont l’UNI a été l’objet. »
De plus il réaffirme sa confiance dans la candidature de Louis Mapou. 


Alors même si les désaccords restent profonds, à l’heure de prendre la direction du gouvernement les indépendantistes ne peuvent se permettre une crise ouverte. Selon nos sources, un accord entre les deux groupes devrait être négocié en début de semaine. 

L'invité du JT

Une situation analysée dimanche soir dans notre journal télévisé par Robert Bertram. Le directeur de la Revue juridique, politique et économique de la Nouvelle-Calédonie était reçu par Laurence Pourtau. Son entretien :