Il y a quarante ans jour pour jour, la mort d'Eloi Machoro et Marcel Nonnaro marquait l'histoire calédonienne

En janvier 1985, la Nouvelle-Calédonie est confrontée depuis déjà plusieurs mois à une montée des tensions entre les indépendantistes et les loyalistes. Quelques semaines avant sa mort, Eloi Machoro, leader indépendantiste, avait posé un geste symbolique marquant. Lors des élections territoriales de novembre 1984, il avait brisé une urne électorale à coups de hache à Canala.

Au lendemain de la mort d'Yves Tual

Par cet acte, il dénonçait un processus électoral en partie biaisé selon lui, notamment parce qu’une grande partie de la population kanak boycottait ces élections, considérant qu’elles perpétuaient un système de domination politique et économique au profit des loyalistes.
Au lendemain de la mort d'Yves Tual, un jeune homme de 17 ans tué, à Boulouparis, Eloi Machoro et son compagnon de lutte Marcel Nonnaro sont abattus le 12 janvier par le GIGN dans la vallée de La Foa. Les autorités défendent à l'époque que cette opération visait à prévenir une attaque contre le village.

Des tensions exacerbées

Leurs décès provoquent alors une onde de choc immédiate, exacerbent les tensions et marquent une étape importante dans l’escalade des affrontements qui vont rythmer les années suivantes. Quarante ans après, cette date reste gravée dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie.

Ce dimanche 12 janvier, à Canala, une rencontre a été organisée autour d'un grand repas partage et d'un dépôt de gerbe à la mémoire des deux hommes. Une centaine de personnes sont venues rendre hommage à Marcel Nonnaro à la tribu de Mia et à Eloi Machoro à la tribu de Nakéty à Canala. Une délégation du FLNKS, l’UC, le RDO, le Parti travailliste et quelques militants du Palika ont aussi fait le déplacement.

La veille, le samedi 11 janvier, une journée de commémoration s'est tenue à Boulouparis, pour rendre hommage à Yves Tual.

Regardez le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Marion Thellier.