Enercal alerte à nouveau : si la Nouvelle-Calédonie ne parvient pas à rembourser rapidement une partie de ses 13 milliards de francs CFP de dette, la distribution d’électricité pourrait être perturbée.
“Nous ne sommes pas en capacité de financer les prochaines cargaisons de combustibles, c'est-à-dire les prochaines importations qui arriveront début juin”, a annoncé Jean-Gabriel Faget, le directeur général d’Enercal, ce jeudi soir, sur le plateau du journal télévisé de NC la 1ère.
"Dans deux mois, on aura épuisé les stocks"
“On ne parle pas de blackout, mais de gestion de pénurie, de rationnement, de coupures tournantes. Ce sont des mesures auxquelles on ne souhaite pas avoir recours mais qu’il faut bien envisager puisque, dans deux mois, on aura épuisé les stocks dont on dispose pour faire tourner les centrales de production”, explique-t-il.
Des négociations en cours pour reporter les factures
Les comptes du fournisseur d’électricité sont plombés par la dette de la Nouvelle-Calédonie, qui, depuis des années, ne parvient plus à verser les avances destinées à compenser la différence entre le coût d'achat et de production de l'énergie, d'un côté, et le prix de vente aux consommateurs, de l'autre. Une différence que la hausse des prix des matières premières a creusée. “Il faudrait augmenter l’électricité de 25% pour rééquilibrer les comptes aujourd’hui", précise Jean-Gabriel Fagier.
En janvier, les élus du Congrès ont voté un plan de sauvetage mais aucune des mesures d’urgence envisagées n’a finalement pu être mise en place. Le projet de taxe pour l’équilibre tarifaire, dont le taux, variable, devait s’appliquer aux carburants, a été retiré. La hausse des prix de vente de l'électricité aux ménages et aux entreprises à partir du 1er avril n’a pas non plus eu lieu.
Faute de la mise en place des dispositifs qui avaient été envisagés par le Congrès le 18 janvier, on est désormais dans une situation très critique.
Jean-Gabriel Faget, directeur général d'Enercal
Enercal tente de négocier “le report de factures qu’on ne pourra pas payer dans les jours, dans les semaines qui viennent, en particulier les combustibles, le charbon et le fioul, dont on a besoin impérativement, notamment pour alimenter le réseau la nuit”, indique Jean-Gabriel Faget. Il prévient une nouvelle fois : "Si les lignes ne bougent pas, on risque de se retrouver dans une impasse terrible puisque l’électricité est indispensable à l’économie et à la vie des Calédoniens. Tout le monde en est parfaitement conscient.” Pour autant, chacun campe sur ses positions.