KNS : entre espoir et plaidoyer, les annonces de Bruno Le Maire font réagir

L'usine du Nord. Image d'illustration.
24 milliards de francs CFP pour venir en aide à l’usine du Nord, c’est l’annonce faite par le ministre de l’Économie et des Finances devant le Parlement. Une annonce qui fait réagir dans le monde politique et syndical.

Interrogé à l’Assemblée nationale et au Sénat par le député Metzdorf et le sénateur Naturel, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances a dévoilé ces 6 et 7 février les propositions de l’État concernant l’usine du Nord, à savoir une enveloppe de près de 24 milliards CFP (200 millions d’euros), entre subventions et prêt. 
Des annonces qui ont fait réagir. 

Plaidoyer pour l’usine du Nord de Philippe Gomès

Côté politique, c’est Philippe Gomès qui publie ce 7 février une lettre ouverte au ministre, sous forme d’un "plaidoyer pour l’usine du Nord".
Si l’élu Calédonie Ensemble salue l’engagement de l’État, il craint en revanche "que ce ne soit pas suffisant pour sauver l’usine du Nord". "Elle le mérite" poursuit Philippe Gomès qui estime que Glencore a été "un partenaire industriel exemplaire", contrairement à Eramet et à Trafigura
"Donnez le temps à Glencore et à la province Nord de trouver un repreneur industriel robuste en 2024" demande l’ancien député, qui réclame la "même bienveillance que celle dont vous avez fait preuve lorsque Vale s’est désengagé de l’usine du Sud. Les gens du Nord le méritent".
Une lettre ouverte à découvrir dans son intégralité ci-dessous :  

La mise au point de Paul Néaoutyine

Dans un communiqué en date du 8 février, le président de la province Nord  salue les propositions de l’État en soutien à l’usine du Nord mais s’interroge sur les propos du ministre qui appelle Glencore et la province Nord à prendre leurs responsabilités."Je suis le premier surpris par cette interpellation de la collectivité publique", écrit Paul Néaoutyine. Il rappelle que ce sont les actionnaires de KNS qui sont concernés par les discussions et les décisions à prendre concernant la poursuite de l’activité de l’usine. "J’invite chacun à rester à sa place, dans ses compétences et ses responsabilités. Pour ma part, j’occupe la mienne", poursuit le président de la province. Il s’adresse directement à Nicolas Metzdorf, qu’il invite à "faire preuve de décence, de maturité, au lieu de tenir des propos puérils uniquement destinés à faire de la polémique sur un sujet qui concerne un peu plus de 1 800 emplois générés par l’activité de l’usine de KNS".

Un communiqué à lire ci-dessous : 

Espoir du côté de l’USTKE

L’enveloppe annoncée par Bruno Le Maire rassure côté syndicats, notamment pour l’USTKE et ses adhérents de l’usine du Nord.
"Depuis l’annonce de Glencore [de ne plus financer l’usine du Nord si aucune solution de financement n’est trouvée], on se pose la question en tant que salariés de quel va être notre devenir" explique Edouard Ciwe, délégué syndical de l’UTSKE au sein de KNS. "Aujourd’hui, par rapport à l’enveloppe que l’État a annoncé, ça nous réconforte un peu, on va rester positifs, on va faire confiance aux responsables de Glencore, de la province Nord et de la SMSP, en espérant que ça va aboutir à un accord".
Découvrez ci-dessous l’interview d’Edouard Ciwe, accordée à Steven Gnipate. 

Solidarité NC interpelle les actionnaires et les élus

De son côté, Solidarité NC demande aux actionnaires, Trafigura, Eramet et Glencore, d’assumer leurs responsabilités en finançant leur part du sauvetage de la filière nickel. Le syndicat estime qu’ils "doivent arrêter de prendre le territoire en otage". 
Solidarité NC demande enfin aux élus de réfléchir à "ouvrir temporairement les exportations de nickel, sur du court terme". 
Un communiqué à lire ci-dessous :